Marianne Crebassa (entretien ODB + son actualité)

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Marianne Crebassa (entretien ODB + son actualité)

Message par dge » 10 janv. 2014, 22:52

Un concert sur la scène de l'Opéra de Montpellier lui fait prendre conscience que sa vocation est de devenir chanteuse lyrique. Elle abandonne ses études de piano et après un cursus à l'Atelier Lyrique de l'Opéra de Paris, Marianne Crebassa débute une carrière pleine de promesses qui la voit triompher aussi bien dans La Magicienne au Festival de Radio France qu'à Salzbourg dans Lucio Silla où la critique loue unanimement sa prestation dans Cecilio.
Nous l'avons rencontrée au cours des répétitions de Lakmé à Saint-Étienne




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Marianne Crebassa, comment êtes vous devenue chanteuse d’opéra ? Comment la musique a t-elle commencé pour vous ?

La musique a commencé très tôt. J’ai commencé le solfège et le piano à six ans dans une petite école de musique. Mes parents tenaient à ce que je fasse de la musique et çà me plaisait beaucoup. Le chant est venu tout seul par contre, mes parents ne me l’ont pas du tout imposé. A la maison on aimait chanter. Mon grand-père que je n’ai pas connu avait gagné des concours amateurs. Vers 14 ans une classe de chant s’est ouverte à l’école de musique, c’est le ténor Jean-Pierre Torrent qui en était le professeur et j’ai voulu y entrer.


Pourquoi ce choix ?

Dans les écoles de musique il y a une chorale, on chante, on fait des spectacles et c’est là que j’ai attrapé le virus. Je chantais de plus en plus souvent et il m’arrivait même de m’enfermer à la maison pour chanter ! A un moment j’ai vraiment eu envie d’apprendre. Mais j’étais très jeune et c’était plus une initiation. On chantait des petits airs du répertoire comme Le petit berger dans Mireille.
J’ai continué à étudier le piano et le chant en même temps. Je suis passée par le Conservatoire de Sète puis par celui de Montpellier où je suis entrée en piano et en chant. Après le bac, comme j’avais de bons résultats, j’ai pensé que si je continuais mes études ce serait long et que je ne pourrais peut-être plus faire ni chant ni piano et j’ai préféré continuer la musique. Je me suis dit que quitte à faire un métier autant que çà me plaise ! J’ai eu la chance que mes parents soient très heureux de ce choix qu’en fait ils espéraient mais sans rien me dire pour ne pas m’influencer.
Le choix définitif du chant s’est fait à la suite de mes premiers pas sur scène à l’Opéra de Montpellier dans une version concert de Manfred. J’étais entrée à l’université de musicologie de Montpellier, je faisais beaucoup de choses en même temps et je ne savais pas trop que choisir. Mais les premières sensations que j’ai ressenties sur scène avec un orchestre ont été pour moi un déclic. Cette masse orchestrale m’a envahie et je suis sortie de cette première expérience dans un état de bien être, sans avoir eu peur. L’idée de travailler en équipe tout en pouvant m’exprimer, parce qu’il faut quand même avoir un tempérament de soliste, était pour moi un bon compromis.


Vous étiez pourtant encore au Conservatoire ? Comment êtes vous arrivée sur une scène d’Opéra ?

On se dit toujours « qu’est ce qui fait une carrière ? » Je crois que j’ai eu beaucoup de chance. J’étais en première année de conservatoire et on a su qu’une audition se préparait pour le Manfred de Schumann. Le directeur René Koering et Hervé Niquet qui dirigeait étaient intéressés d’écouter à cette occasion des étudiants pour savoir ce qui se passait dans la région, ce qu’il y avait comme voix. Un de mes professeurs m’a conseillé d’y aller. C’était deux jours avant l’audition, et ça me semblait impossible. J’étais un peu réticente mais j’ai été poussée par une amie du Conservatoire et on a appris la partition. Sur place il y avait toutes les sopranos de la région, je me suis demandé ce que je faisais là et je ne voulais plus aller auditionner. La chance a voulu que l’on croise René Koering qui a insisté et qui nous a inscrites.


Il ne vous avait pourtant jamais entendue ?

Non. On lui a dit qu’on n’était pas inscrites sur les listes d’audition. « Si, si venez , vous passerez à la fin. » Il n’était plus possible de reculer ( rires). Je me souviens que Hervé Niquet m’a fait refaire certaines choses plusieurs fois. Je sentais bien qu’il y avait un intérêt, mais comme je n’avais jamais fait d’audition de ma vie…


Qu’avez vous chanté ?

J’ai chanté la partie de Manfred que j’avais à chanter et que j’avais apprise la veille…Je n’ai même pas chanté d’autre air. René Koering m’a demandé si j’avais écouté un enregistrement avant de venir. J’ai répondu que non, mais en fait je ne savais pas ce qu’il fallait répondre. Je n’ai pas eu de nouvelles pendant plusieurs semaines et j’ai pensé qu’il n’y aurait pas de suite jusqu’à ce qu’une amie me dise « félicitations tu as été prise pour le solo. » C’était pour la saison de l’Orchestre de Montpellier. Ensuite René Koering m’a invitée à faire un petit rôle au Festival de Radio France et c’est à ce moment que j’ai senti qu’il ne fallait pas aller chercher autre chose ; c’était naturel pour moi et j’avais beaucoup moins le trac que quand je jouais du piano. J’ai été tellement surprise de me sentir si bien que quelques semaines après j’ai arrêté le piano. Je venais d’avoir ma licence, j’ai arrêté mes études et pendant deux ans j’ai travaillé mon chant.


Quand êtes vous sortie du conservatoire ?

J’ai eu mon prix en 2010, l’année où j’ai chanté dans Wuthering Heights. Tout en étant au Conservatoire, avec beaucoup d’intelligence, René me confiait des rôles de plus en plus grands, de plus en plus exposés ce qui me donnait l’envie de travailler et d’évoluer. En trois ans j’ai fait des bons de géant. Je m’entendais aussi très bien avec mon professeur de chant à Montpellier, avec qui je continue de travailler.


Avant d’en arriver là, vous écoutiez de l’opéra ?

Mes parents oui, moi pas trop. Au départ le piano était plus important et pour le chant j’avais plus d’affinité pour l’action, le fait de chanter, que pour l’écoute. Ce n’est qu’en travaillant le chant que j’ai commencé à découvrir l’opéra, l’esthétique du chant lyrique. Il y a eu un déclic quand j’ai commencé à travailler avec ce professeur et je me suis intéressée un peu plus au répertoire. Rien ne me destinait à chanter de l’opéra, à part sans doute des raisons inconscientes. J’ai vraiment appris à l’aimer en le chantant.


Donc en 2010 vous êtes Isabella dans Wuthering Heights de Bernard Herrmann en concert au Festival de Radio France à Montpellier. Beau défi déjà…

Oui. René Koering dit de moi « elle est prudente mais elle n’a pas peur !». C’est aussi un peu l’inconscience de la jeunesse. On regarde la tessiture, on se dit « c’est pour moi, allons y. » Et puis il y a un moment où on sent que c’est le moment. Il y a une certaine évidence et il n’y a pas de raison d’avoir peur puisqu’on me fait confiance. Il faut juste tenter sa chance et espérer que ça réussisse. J’ai eu beaucoup de chance aussi de travailler avec Alain Altinoglu avec qui j’avais déjà travaillé un mois auparavant pour un petit rôle dans Traviata et c’était rassurant pour moi. Il m’a même demandé de m’accompagner moi même au piano dans mon air du troisième acte... C’était une preuve de confiance.


Comment trouvez vous cette œuvre ?

C’est vraiment dommage qu’elle ne soit pas donnée plus souvent. Je rêverais de la refaire avec mise en scène. On sent le coté cinématographique d'une musique qui commente l’action. L’un des airs que j’ai à chanter est un des plus beaux de l’œuvre et j’ai pris un plaisir fou à le chanter. L’orchestre m’a donné des couleurs merveilleuses et c’est un grand souvenir.


Vous y avez remporté un grand succès. On se dit alors que vous pourriez débuter une carrière parce que les propositions vont arriver. Au lieu de cela vous décidez de vous présenter à l’Atelier Lyrique, donc pour continuer d’apprendre. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Le monde de l’opéra est un monde où je me sentais bien mais en même temps je me trouvais sans armes. J’étais protégée à Montpellier, j’étais chez moi, et en même temps je ne me voyais pas retourner à l’école en faisant un CNSM. Je ne me voyais pas non plus commencer la carrière tout de suite. J’avais 23 ans et j’avais envie de ce compromis. L’Atelier Lyrique c’était parfait, on est encore protégé et surtout j’aime beaucoup travailler en équipe. La meilleure chose pour moi était que je me retrouve au milieu de douze chanteurs. Je ne m’attendais pas à ce que soit par moments aussi difficile mais c’était important de passer par ces moments là et de ne pas les connaître pendant un début de carrière. Si j’avais besoin d’expérimenter des choses je pouvais le faire sans avoir trop peur parce que on est très bien entourés, on est aidés…


Plusieurs anciens élèves disent que l’Atelier Lyrique est très formateur mais exigeant…

Oui, mais c’est exigeant parce que l’on sort d’un cocon, on a étudié dans un CRR et on arrive à Paris qui est une ville plus « agressive ». On avait l’habitude de faire quelques concerts et on arrive dans cet Atelier Lyrique où toutes les semaines on a quelque chose. Mais c’est très formateur, on apprend beaucoup sur soi, sur tous les plans, physique mais aussi psychologique, parce que ça nous bouscule dans nos habitudes.


Avez vous eu des moments de doute ?

Absolument pas. Je ne me suis jamais posé la question de savoir si c’était le bon choix. Je me suis dis tu es là et tu fais.


L’environnement de l’Opéra de Paris est en lui même aussi très formateur. Qu’en avez vous retiré ? Il vous donne l’occasion d’avoir de petits rôles…

Oui, j’ai joué dans Lulu et Rigoletto. J’en ai retiré beaucoup de choses et en premier lieu une leçon d’humilité. J’ai rencontré de grands artistes, de grands professionnels, qui ne se plaignent jamais, qui sont des « athlètes ». Je pense en particulier à Laura Aikin qui était Lulu et que j’avais déjà rencontrée dans Wuthering Heights. J’ai observé aussi beaucoup de bienveillance de la part de grands chanteurs même si dans une production il n’y a pas que des moments faciles. Cà a été une grande expérience parce que l’ONP est une grande équipe. Le contact avec tous les corps de métier, peintres, costumiers, couturières…tout l’envers du décor est passionnant à découvrir.


Tout en étant encore à l’Atelier Lyrique, autre étape importante en 2011, La Magicienne toujours en concert au Festival de Radio France. Quelles sont les difficultés particulières du rôle de Mélusine que vous interprétiez?

J’ai eu la chance de pouvoir faire ce concert parce que les cours de l’Atelier se terminent fin juin. Les difficultés du rôle sont l’endurance et l’écriture. Le rôle est long et l’écriture mériterait un mezzo plus dramatique mais certains passages sont aussi très légers. Il faut une grande voix. Quand on me l’a proposé, je n’ai pas accepté tout de suite. Avec son franc parlé René Koering m’a dit « on fait La Magicienne l’an prochain et j’aimerais que ce soit vous ». Il me montre la partition : « vous regardez et vous me dites. » Je regarde la partition et je vois l’ampleur du travail ! Une semaine après il me rappelle : « Alors cette Magicienne ? Si vous me dites que vous la faites je vous fais confiance mais si vous trouvez que c’est trop difficile, il n’y a aucun problème à me dire non. Je comprendrais que vous refusiez, et si vous acceptez je suis avec vous. Je vous laisse un mois, vous travaillez et on en reparle. » De m’avoir dit que je pouvais dire non, j’avais déjà envie de le faire.
J’ai travaillé le rôle avec mon professeur qui m’a dit « c’est un grand rôle, mais c’est en version de concert, avec un orchestre que tu connais bien, dans une salle avec une bonne acoustique que tu connais et tu ne vas le chanter qu’une seule fois. » Si on me l’avait proposé pour plusieurs représentations, avec mise en scène, je n’aurais pas dit oui.
Il n’y a pas de référence pour ce rôle, aucun enregistrement n’existe et pour moi c’était créer un rôle et la chance de vivre une expérience incroyable. En plus c’est un personnage à multiples facettes qui le rend très intéressant à interpréter. Mélusine est la reine des enfers, elle a un côté maléfique mais en même temps elle veut aimer un homme.
J’ai rappelé René et je lui ai dit que j’acceptais. J’étais un peu inquiète de la réaction du chef Lawrence Foster qui a une grande carrière derrière lui, qui a entendu beaucoup de chanteurs, et la veille de la première répétition j’avais un peu peur d’autant que j’étais entourée de chanteurs d’expérience comme Norah Amsellem, Marc Barrard , Nicolas Cavallier… J’étais la plus jeune. Tout s’est très bien passé. Dès la première répétition j’ai voulu convaincre le chef, je savais mon texte presque par cœur et j’étais très concentrée. Depuis on continue de travailler ensemble et il m’a invitée à Lisbonne où il est directeur musical. Dans le futur je ferai Cosi à Marseille avec lui.


L’année 2012 vous voit chanter au Festival de Salzbourg Irène de Tamerlano. Comment arrive t-on à Salzbourg quand on est une si jeune artiste ?

Je reviens à la chance et à mon côté prudent. Le fait de toujours m’interroger si je dois accepter ou refuser une proposition m’amène toujours des bonnes choses. L’arrivée à Salzbourg je la dois à ma prudence et à Marc Minkowski. Marc a longtemps attendu pour m’auditionner. Il me l’a demandé lorsque je venais d’entrer à l’Atelier Lyrique mais j’avais beaucoup de sollicitations, j’étais fatiguée et je ne pensais pas pouvoir auditionner devant lui en manquant de concentration. Je connaissais son travail et ses exigences, j’avais en particulier beaucoup écouté son Ariodante et je voulais bien préparer cette audition. J’ai donc repoussé ce rendez-vous. J’ai finalement auditionné pour le rôle d’Irène dans Tamerlano, plusieurs mois après, à un moment où j’étais plus calme. Le jour où j’ai fait cette audition j’étais prête. J’ai chanté cinq airs, on s’est très bien entendus et il m’a dit « çà ira très bien pour Irène. » Je ne savais pas trop dans quoi je m’embarquais, je savais seulement que c’était à Salzbourg, et j’ai appris ensuite que Placido Domingo chantait avec nous ! (rires)


Côtoyer Placido Domingo est une belle opportunité. Comment était-il avec vous et vos collègues?

Il est adorable. Quand il est arrivé en répétition j’ai découvert un homme simple et modeste. Il est très gentil avec tout le monde, même avec les jeunes artistes, toujours très souriant. Il voit toujours le bon côté des choses.


Vous a t-il donné des conseils ?

Non. Si je lui en avais demandé il m’aurait répondu mais j’ai l’impression que c’est quelqu’un de très respectueux de chacun. Il n’est pas du genre à venir dire « tu devrais faire comme ci ou comme çà. » Il est très intelligent et toujours dans le positif. Pendant les concerts il venait me voir dans ma loge pour me dire « je vais aller t’écouter dans les coulisses. » Il m’a proposé de participer à Operalia, mais je n’ai pas pu cette année à cause de mon planning. Petite anecdote : cette année, un quart d’heure avant le début de Lucio Silla quelqu’un frappe à ma porte, je vais ouvrir et grande surprise c’était lui qui venait me dire toï toï. Il est d’une grande gentillesse.


Chanter à Salzbourg fait secréter un peu plus d’adrénaline ?

Oh oui! En fait je n’ai pas réalisé sur le moment parce que j’étais très concentrée. Je pense qu’inconsciemment mon esprit me disait d’oublier que j’étais là. Je ne me suis rendu compte de la pression qu’après les concerts, quand on décompresse et qu’on prend conscience de l’état dans lequel on était les jours précédents. Sur le moment on fait parce que ce n’est pas possible de se poser des questions.


Cette année vous revenez à Salzbourg pour une production scénique cette fois et un plus grand rôle, Cecilio de Lucio Silla : quatre airs un duo et un trio. C’est une proposition de Marc Minkowski ?

Marc m’a demandé de travailler un air. Je lui ai chanté et il m’a dit on y va ! (rires). Ce qui est important, et je le sais, c’est qu’il ait insisté pour m’imposer, surtout la première année parce que pas grand monde ne me connaissait…


Votre prestation a été saluée par l’ensemble de la critique. Votre metteur en scène Marshall Pynkoski n’est pas un habitué des mises en scène d’opéra, on le dit exigeant. Comment les répétitions se sont elles passées ?

Marshall Pynkoski est très exigeant, la période de répétition a été longue et on a été très sollicités. C’est un monsieur qui est danseur et chorégraphe donc habitué à une rigueur et à un temps de préparation long, à une répétition des choses à l’extrême, comme le font les danseurs. Mais en même temps son approche est très intéressante ; c’est une esthétique particulière, un travail sur le corps que j’attendais depuis longtemps. Pendant le trio je devais me battre avec les danseurs et chanter en même temps et pour préparer la chorégraphie du combat j’ai eu la chance de partir quatre jours à Toronto…


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Vous avez appris l’escrime… ?

C’est un bien grand mot (rires). J’ai appris des rudiments de positions, d’appuis. En fait c’est allé très vite. On a beaucoup travaillé et on s’est beaucoup amusés. J’ai pris un plaisir fou à cette chorégraphie ( rires). Quitte à faire des rôles en pantalon, autant aller jusqu’au bout et faire des choses très physiques ! C’était un petit défi que j’ai été ravie de relever. J’étais très fatiguée et dès le troisième jour j’avais du mal à descendre les escaliers…(rires) tellement on travaillait, on courait partout , on se mettait en position accroupie, on se relevait…


Jouer ce rôle de travesti n’a pas été trop difficile, même si vous avez déjà été auparavant Ramiro dans La finta giardiniera et Orphée ?

J’adore jouer ces rôles de travestis, me glisser dans la peau d’un personnage qui « n’est pas moi ». On peut se cacher derrière le masque. J’éprouve une vraie joie à le faire. Il y a une sorte de jeu et c’est amusant.


Est-ce que vous regardez vers d’autres rôles de travestis ? Cherubino, Sesto... sans aller jusqu’à Octavian…

Octavian pas encore…Les autres oui. Je trouve que chez Mozart ils ont une sensibilité particulière que les autres rôles n’ont pas. Ils sont plus touchants, tiraillés entre plusieurs émotions. Je trouve que dans Lucio Silla c’est Cecilio qui a les airs les plus divers sur le plan de l’esthétique et de l’émotion. Ils demandent un travail important mais très intéressant.


Vous avez une voix que l’on peut qualifier de mezzo lyrique. Quels sont les rôles avec lesquels vous vous sentez le plus à l’aise.

Je dirais que je suis plus mezzo lyrique léger. Pour la voix je dirais Rossini. C’est du miel. C’est tellement bien écrit pour les chanteurs. Et puis à force de jouer les garçons j’aimerais aussi retrouver les filles de temps en temps : Rosine, Cenerentola, Isabella... Et bien sûr tous les rôles mozartiens. La difficulté est que l’écriture mozartienne est très instrumentale, elle ne pardonne pas les faiblesses et il faut être techniquement très solide mais sur le plan de la psychologie des personnages ce sont des rôles qui me parlent et que je comprends très vite. Ces gens sont partagés entre la jeunesse, une espèce de spontanéité et un coté très grave parce qu’ils doivent faire face à des situations difficiles.


Comment choisissez vous vos rôles parmi les propositions que l’on vous fait ? Vous faites vous conseiller ?

Généralement je sais à peu près ce qu’il me faut. Quand j’ai des doutes je vais d’abord voir mon professeur et on décide ensemble si oui ou non le rôle me convient. S’il reste des doutes, c’est le plus souvent une question de tessiture : est-ce que ce n’est pas trop lourd, est-ce que je me sens à l’aise et si non est-ce que je peux l’être en travaillant. Si un doute subsiste sur des niveaux différents je demande à mon agent. Elle a une bonne expérience. Le choix peut aussi être fait en fonction de la maison où on doit le chanter, du chef , du metteur en scène. Je peux aussi prendre des conseils auprès de chanteurs qui ont déjà chanté le rôle.


Etes vous amenée souvent à dire non ?

Pas souvent en fait. Quand on commence une carrière il est délicat de délimiter un répertoire et que les gens le sachent. Au départ on m’a proposé des rôles plus lourds de mezzo dramatique parce que mon timbre est sombre et qu’on peut se tromper en pensant que je peux chanter des rôles plus dramatiques. Au début j’ai eu quelques propositions un peu trop lourdes et que j’ai dû refuser. Avec mon agent on a rapidement délimité ce que l’on ne voulait pas dépasser et c’est elle qui a expliqué aux maisons d’opéra que je chantais tel type de rôle et pas d’autres. Aujourd’hui si je dois refuser c’est essentiellement pour des questions de planning. On me propose parfois des choses intéressantes mais qui ne sont pas compatibles avec mon agenda. Je fais attention à garder du temps, d’abord pour apprendre les rôles - je suis trop jeune pour connaître tout ce que l’on peut me demander- et puis il me faut du temps pour avoir un suivi vocal, travailler avec mon professeur calmement. Je ne peux pas travailler sereinement pendant une semaine entre deux productions, on est trop concentré. Pour ce travail technique j’essaie de prendre dans l’année quelques assez grandes périodes de un mois à un mois et demi. Et aussi pour respirer un peu. C’est important pour un artiste d’avoir une vie. Mais j’ai de la chance parce que généralement on me propose des choses faisables.


Avez vous des modèles ou des chanteurs dont vous admirez la carrière, le style , l’art du chant… ?

Il y en a plusieurs et d’époque différente. Le monde de l’opéra a changé et les références stylistiques ne sont plus les mêmes. La première personne à qui je pense c’est Montserrat Caballé pour sa technique, une carrière magnifique, elle a chanté de nombreux rôles. J’aime sa personnalité, son côté fort, diva mais pas dans le sens négatif, Et on le ressent dans son chant. J’aime les gens qui me touchent aussi bien par les qualités vocales qu’humaines. Montserrat, Placido ne sont pas arrivés là simplement parce qu’ils avaient une belle voix. Ils ont une vraie âme d’artiste, ce sont des gens sensibles, intelligents et c’est important pour faire une carrière longue. Dans les mezzos j’ai beaucoup écouté Christa Ludwig, très intelligente, vive d’esprit avec un côté pétillant que j’aime beaucoup . Dans les chanteuses plus actuelles, avec mon type de voix, il y a Joyce Di Donato avec de belles qualités musicales. Elle ne se limite pas à un répertoire. Je pense aussi à Agnes Baltsa. Pour que ce soit pour moi une référence il faut que je sois touchée.


Cecilia Bartoli… ?

Oui je l’aime beaucoup, Pour ce qui est des coloratures elle est hors catégorie ( rires). Elle mène très bien sa carrière, elle est passionnée, mais en fait je ne l’ai jamais entendue en concert, seulement en répétition.


Vous avez aussi abordé le genre récital et récemment vous en avez donné un au Festival de Saint-Denis. C’est important pour vous d’équilibrer récital et scène ?

Oui, j’aimerais bien mais je ne me mets pas d’objectifs à atteindre. Le récital est un exercice tellement différent et on ne peut pas le prendre à la légère. Pour moi il est presque plus difficile de faire un récital que de chanter un rôle sur scène. Je ne me dis pas qu’il faut absolument faire du récital. C’est fonction de certaines situations ou opportunités.


Comment choisissez vous les mélodies ? En fonction du texte, de la musique, des deux ?

Des deux. Mais il y a aussi plusieurs paramètres. Le lieu tout d’abord qui peut être plus ou moins intime mais aussi l’état d’esprit dans lequel on est. Il y a des périodes ou l’on a envie de faire des récitals calmes, d’autres où on a envie de les faire plus enjoués. Généralement je choisis selon mon envie mais j’essaie de chercher une cohérence dans le programme, que ce soit à travers un thème ou non. Ce qui est difficile aussi c’est de l’organiser : par quoi on commence, par quoi on termine, comment on enchaîne les morceaux et tenir compte des tonalités qui ne vont pas trop ensemble…


Vous avez même abordé les Wesendonck Lieder

Non, en fait le concert ne s’est pas fait. Je les ai travaillés avec le pianiste et c’est toujours prévu…


Ce peut être une porte d’entée dans le répertoire allemand…

C’est un répertoire que j’adore. J’aime beaucoup Mahler, c’est un de mes compositeurs préférés dans ce genre de musique. Il y a un coté très dramatique mais au bout il y a un petit espoir. Cette tonalité très spirituelle me parle et me remue.


Vous êtes à Saint-Étienne pour une prise de rôle dans Mallika de Lakmé. Ensuite de quels projets futurs peut on parler ?

Mallika est très court, on a à peine le temps de rentrer dans le rôle que c’est terminé ! Heureusement il y a ce très beau duo avec Lakmé. On le fait avec Marie-Eve Munger avec une grande complicité, à la manière de deux enfants qui se connaissent depuis toujours. C’est un rôle intéressant qui me permet d’être un peu maternelle. J’aime son côté bienveillant et rempli d’humilité. Finalement j’aime beaucoup retranscrire tout cela en production, je deviens Mallika avec mes collègues (rires)…
Ensuite ce sera Dorabella de Cosi fan tutte à Montpellier en décembre et janvier prochains. Je suis très contente parce que mes rôles travestis m’amènent à jouer souvent des personnages à qui il arrive beaucoup de problèmes et là je suis très contente que Dorabella me permette d’être un personnage différent. C’est une fille franche, qui ne réfléchit pas, qui vit le moment présent avec une grande spontanéité et un côté très enfant.
Ensuite je serai Kate Pinkerton dans Madame Butterfly à Bastille. Ce sera intéressant de participer à la mise en scène de Bob Wilson. Puis il y aura Siebel de Faust à Amsterdam où je retrouverai Florian Sempey qui était avec moi à l’Atelier Lyrique. Ensuite je retourne à Salzbourg pour une création mondiale de Marc-André Dalbavie, Charlotte. L’histoire est celle de Charlotte Salomon, artiste peintre juive allemande qui a fui son pays pour se réfugier dans le sud de la France et qui est morte en déportation à Auschwitz. C’est une histoire très forte. Je serai Charlotte. L’œuvre est en Français.


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Pouvez vous nous parler de la partition ?

Elle est en cours de finition et ne sera disponible qu’en janvier. Il y a beaucoup de sprechgesang avec de temps en temps des élans lyriques. Un accent particulier sera mis sur le texte et la théâtralité.


Peut-on parler des saisons futures ?

C’est un peu prématuré d’en parler. Il est prévu un Cherubino avec Marc Minkowski. J’espère que certains projets de collaboration avec Marc Minkowski et Gustavo Dudamel pour des rôles mozartiens et dans de beaux théâtres pourront se concrétiser…Il y aura aussi un Cosi à Marseille.


Quels rôles aimeriez vous que l’on vous propose ? Vers quels rôles aimeriez vous aller ? On n’a pas encore parlé de Carmen…

J’irai très probablement vers Carmen et Charlotte, mais…dans quelque temps. Ce n’est pas que moi qui décide, ça dépend aussi de l’évolution de ma voix. Elle semble évoluer vers une voix plus dramatique.


Vous la sentez déjà évoluer ?

Au début où je travaillais je ne savais pas si j’étais mezzo ou soprano à cause de mon timbre qui est assez sombre et qui pouvait masquer une tessiture de soprano. Il s’avère que non, que je suis une mezzo. Je suis beaucoup plus à l’aise dans cette tessiture, les graves prennent de plus en plus de corps. La couleur, le tempérament indiquent que je vais aller vers une voix plus dramatique. J’adore le rôle de Charlotte. Pour Carmen tout le monde m’en parle et çà m’ennuyait un peu. Mais en fait j’y pense de plus en plus et je me demande déjà comment je vais la jouer… Je trouve qu’on la fait trop passer pour une fille un peu vulgaire, on tombe souvent dans le cliché et j’aimerais bien faire autre chose…


Avez vous le trac avant d’entrer sur scène ?

Non je n’ai pas trop le trac. J’ai le trac si j’ai un doute. Un chanteur me disait que le trac venait avec l’expérience : plus on chante plus on vous connaît et plus le niveau d’exigence est élevé.


Avez vous quelques loisirs préférés ?

J’ai beaucoup d’aspirations mais je n’ai pas trop le temps de les satisfaire ( rires). Je suis curieuse de beaucoup de choses. Je me refuse à m’enfermer dans l’opéra et à me dire qu’il n’y a que çà parce que si je ne peux plus chanter je serais très malheureuse. J’aimerais faire de la danse mais avec le métier que l’on fait on n’a pas le temps de s’investir dans la durée. Mon plaisir c’est de passer du temps avec mes amis, ma famille, de lire, d’aller au cinéma et aussi de passer du temps sur moi. Je m’intéresse beaucoup à toutes les techniques qui peuvent m’aider, l’ostéopathie, la médecine chinoise…Je me demande d’ailleurs si je ne serais pas ostéopathe si je n’étais pas devenue chanteuse…(rires).




Entretien réalisé par Gérard Ferrand le 5 novembre 2013 à Saint-Étienne.

Remerciements à Elodie Michaud de l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne.


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MariaStuarda
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Re: Entretien avec Marianne Crebassa

Message par MariaStuarda » 12 janv. 2014, 23:16

Merci pour l'interview de cette artiste que je n'ai entendu qu'une fois sur scène (le concert anniversaire des musiciens du Louvre) mais qui devrait être une des grandes des prochaines années.
Et quelle bonne nouvelle qu'après Mozart :( , elle pense se tourner vers Carmen et Charlotte :D

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Re: Entretien avec Marianne Crebassa

Message par HELENE ADAM » 16 mars 2015, 12:45

J'ouvre un fil sur une artiste que nous sommes nombreux ici à apprécier depuis quelques temps déjà, ce qui permettra de suivre (avec passion) l'actualité la concernant ! (et nous avons fusionné avec l'entretien qu'avait fait Jérôme l'an dernier.... :D )

J'ai été conquise dès que je l'ai entendue (et vue) la première fois : une voix ample et profonde, égale sur tout la tessiture, très belle, avec une projection impressionnante, jamais en force, toujours en douceur, et un très grand sens de l’interprétation, belle silhouette aussi.

J'ai recueilli quelques informations la concernant mais toute complétude sera la bienvenue !!!

Marianne Crebassa est une mezzo-soprano, née le 14 décembre 1986 à Bézier.
Elle a suivi des cours de chant au Conservatoire de Montpellier avec le contre-ténor Nicolas Domingues

Elle a fait ses débuts à l’Opéra de Montpellier en 2008 dans Manfred de Schumann sous la direction de Hervé Niquet grâce à René Koering qui l’a auditionnée et choisie pour ce rôle, alors qu’elle n’avait que 21 ans.

Elle est ensuite invitée par l’Opéra de Montpellier et le Festival de Radio France pour Fedra de Pizetti et Fatima dans le Zaira de Bellini dirigés par Enrique Mazzola, le Martyr de Saint-Sebastien de Debussy. Elle interprète également Flora dans la Traviata, Isabelle Linton dans Wutherings Heighs de Hermann, sous la direction d’ Alain Altinoglu ainsi que Mälchen et Hortense dans le Friederike de Lehar sous la direction de Lawrence Foster, et enfin la Magicienne de Halévy, dont elle interprète le rôle-titre en juillet 2011.

Lors de la saison 2011-2012, Marianne Crebassa se produit dans Lulu(une décoratrice en 2011) et Rigoletto (un page de la duchesse en 2012) sur la grande scène de l’Opéra Bastille et chante Ramiro /La Finta Giardiniera dans la production annuelle de l’Atelier Lyrique.

Ensuite on la retrouve à Salzbourg, grâce à sa rencontre avec Marc Minkowski, dans des rôles de l'opéra baroque comme Irene, dans Tamerlano de Haendel, Cecilio dans Lucio Silla de Mozart.

Elle interprète ce rôle en ce moment à la Scala, où elle a fait à cette occasion, ses débuts et annonce d'ailleurs un DVD de cette production.

Mais elle a aussi interprété Dorabella dans un Cosi Fan Tutte à l'opéra comique de Montpellier en 2013 et s'est produite trois fois déjà à l'ONP (Bastille) : dans Lulu(une décoratrice en 2011) et Rigoletto (un page de la duchesse en 2012, puis en Kate Pinkerton à l'opéra Bastille dans la reprise de Madame Butterfly (mise en scène de Wilson) en 2014.

C'est d'ailleurs à cette occasion que je l'ai entendue pour la première fois en live.

En septembre 2014, elle a été tout simplement sublime dans le Roméo et Juliette de Berlioz au Théâtre des Champs Elysées, avec l’ONF sous la direction de Daniele Gatti, confirmant à mes yeux (et mes oreilles) ses immenses et exceptionnelles qualités.

Elle a ensuite chanté un Stéphano très remarqué à l'opéra de Madrid en décembre 2014 (Roméo et Juliette de Gounod, version concert, teatro Real, avec Roberto Alagna et Sonya Yoncheva) puis nous a tous éblouis dans le concert Minkowski consacré à l'opéra romantique Français à la Philharmonie.
En début d'année 2015, elle a participé à la Mozartwoche à Salzburg (avec Minkowski et Stanislas de Barbeyrac) au Devid Penitente de Mozart (voir le fil que j'avais ouvert dans les "représentations"), une représentation originale de l'oratorio.

En récital, elle possède un large répertoire de mélodies françaises et de lieder. Récemment, elle a interprété un programme français avec le pianiste Georges Pludermacher et a donné un récital de mélodies françaises au festival de Saint Denis.
Révélation de l’ADAMI en 2011, Marianne Crebassa a également remporté le Prix de l’AROP et le Prix Carpeaux respectivement en 2011 et 2012.


Le cast de Lucio Silla, actuellement à la Scala (merci de rajouter une photo, je suis nulle là-dessus, ce serait plus joli...)

Conductor
Marc Minkowski
Staging
Marshall Pynkoski
Sets and costumes
Antoine Fontaine
Choreography
Jeannette Zingg


Cast

Lucio Silla
Kresimir Spicer
Giunia
Lenneke Ruiten
Cecilio
Marianne Crebassa

Lucio Cinna
Inga Kalna
Celia
Giulia Semenzato
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Marianne Crebassa (entretien ODB + son actualité)

Message par JdeB » 16 mars 2015, 13:34

ODB suivi la carrière de M. Crebassa depuis ses débuts avec le plus grand intérêt

Quelques liens :

Le Martyre de Saint-Sébastien (mai 2009)
viewtopic.php?f=6&t=7726&hilit=Crebassa

Les Hauts des Hurlevent (juillet 2010)
viewtopic.php?f=6&t=8908&hilit=Crebassa

La Magicienne d’Halévy (juillet 2012)
viewtopic.php?f=6&t=10054&hilit=Crebassa

Cosi fan tutte (décembre 2012)
viewtopic.php?f=6&t=13462&hilit=Crebassa

Faust (mai 2014)
viewtopic.php?f=6&t=14143&p=226611&hilit=Crebassa

Roméo et Juliette de Berlioz (septembre 2014)
viewtopic.php?f=6&t=14593&p=233329&hilit=Crebassa

Concert à la Philharmonie dir Minkowski (février 2015)
viewtopic.php?f=6&t=15453
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Marianne Crebassa (entretien ODB + son actualité)

Message par MariaStuarda » 16 mars 2015, 13:41

Merci pour ces petits rappels :)

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Re: Entretien avec Marianne Crebassa

Message par Efemere » 16 mars 2015, 14:11

HELENE ADAM a écrit :Lucio Silla, actuellement à la Scala (merci de rajouter une photo, je suis nulle là-dessus, ce serait plus joli...)
Image

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Re: Marianne Crebassa (entretien ODB + son actualité)

Message par HELENE ADAM » 16 mars 2015, 22:12

Programme de Marianne Crebassa :

- 3 Juin 2015 : Halles aux Grains de Toulouse, 20h
- 18 juin 2015 : Basilique de Saint-Denis (festival de Saint Denis)

Concert Ensemble Pygmalion direction de Raphaël Pichon, avec
Samuel Boden, Marianne Crebassa, Sabine Devieilhe, Ensemble Pygmalion, Raphaël Pichon, Florian Sempey

Mozart - Grande Messe, en ut mineur

- 18 Juillet à Montpellier (Coro)
Fantasio d'Offenbach

- Friedemann Layer, direction
- Marianne Crebassa, mezzo-soprano : Fantasio
- Jean-Sébastien Bou, baryton : Le Prince de Mantoue
- Omo Bello, soprano : Elsbeth
- Michal Partyka, baryton : Sparck
- Renaud Delaigue, basse : le Roi de Bavière
- Loïc Félix, ténor : Marinoni
- Marie Lenormand, mezzo-soprano : Flamel
- Enguerrand de Hys, ténor : Facio
- Jean-Gabriel Saint-Martin, baryton : Hartmann
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Marianne Crebassa (entretien ODB + son actualité)

Message par JdeB » 17 mars 2015, 17:30

Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Marianne Crebassa (entretien ODB + son actualité)

Message par HELENE ADAM » 21 mars 2015, 10:04

Et sur Medici TV, la possibilité de revoir le concert donné par Laurence Equilbey (dirigeant l'Insola Orchestra) à la Cité de la Musique en octobre 2014 avec

Nuria Rial soprano
Marianne Crebassa mezzo-soprano
Benjamin Hulett ténor
Johannes Weisser baryton basse

Messe du couronnement- K317- Mozart
Le roi Etienne- Opus 117- Beethoven
Kampf und Sieg - extraits- Weber


http://fr.medici.tv/#!/laurence-equilbe ... ra-current
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Re: Marianne Crebassa (entretien ODB + son actualité)

Message par meteosat » 22 mars 2015, 09:20

Les représentations de Lucio Silla ont été filmées à la Scala, pour sortie prochaine en DVD (malheureusement sans les Musiciens du Louvre du coup).

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