Etre cantatrice en Roumanie

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Message par tuano » 16 mars 2005, 10:43

N'était-il pas difficile de percer en Roumanie pour tout le monde ? Heureusement pour Angela Gheorghiu et Ileana Cotrubas qu'elles sont allées chanter ailleurs !

De manière générale, les pays communistes ne sont pas très épanouissants, à tous les niveaux.

Je me demande quel était le niveau linguistique de Varady en roumain, j'ai l'impression qu'elle n'a jamais chanté cette langue (à moins qu'on traduisait les livrets en roumain à Cluj).
Enescu a-t-il composé des mélodies ou des opéras en roumain ?

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Xavier
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Message par Xavier » 16 mars 2005, 11:13

tuano a écrit :N'était-il pas difficile de percer en Roumanie pour tout le monde ? Heureusement pour Angela Gheorghiu et Ileana Cotrubas qu'elles sont allées chanter ailleurs !

De manière générale, les pays communistes ne sont pas très épanouissants, à tous les niveaux.

Je me demande quel était le niveau linguistique de Varady en roumain, j'ai l'impression qu'elle n'a jamais chanté cette langue (à moins qu'on traduisait les livrets en roumain à Cluj).
Enescu a-t-il composé des mélodies ou des opéras en roumain ?
L'opéra de Bucarest avait une troupe très prestigieuse au temps de la Roumanie communiste. Une firme nationale a d'ailleurs enregistré un nombre important d'opéras italiens dans les années 50 et 60. Ils sont toujours commercialisés et sont tout sauf indigne.

Outre Cotrubas et Gheorghiu, Virginia Zeani, Nicola Herlea ou Ludovic Spiess ont réussit à percer sur les scènes internationales grâce à la qualité de l'Opéra national, nonobstant la dictature communiste.

Le même phénomène s'est produit en Hongrie avec des Alexander Sved, Sylvia Sass, Eva Marton, Denes Gulyas, Lajos Miller, Ilona Tokody. Sans parler des russes qui ont pu s'appuyer sur un répertoire national pour exister sur les scènes internationales, quoique Nesterenko ou Obrastzova aient au moins autant chanté l'italien que le russe.

Comme quoi, le marxisme-léninisme permettait tout de même à certaines carrières lyriques de s'épanouïr.

En revanche, et pour revenir à Varady, je crois volontiers qu'un membre de la communauté hongroise ait pu avoir beaucoup de difficulté à percer. Jusqu'à la fin de la Première guerre mondiale, les Hongrois étaient les maîtres d'une bonne moitié de la Roumanie actuelle ; maîtres dans tous les sens du terme puisqu'ils possédaient les terres que les Roumains cultivaient pour eux. Un peu comme des Pieds-noirs qui seraient restés mille ans et ne seraient pas partis lors de l'indépendance.

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PS : on était censé parler de quoi dans ce fil :oops:

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Message par Martine » 16 mars 2005, 11:16

tuano a écrit : Je me demande quel était le niveau linguistique de Varady en roumain, j'ai l'impression qu'elle n'a jamais chanté cette langue (à moins qu'on traduisait les livrets en roumain à Cluj).
Enescu a-t-il composé des mélodies ou des opéras en roumain ?
Angela Gheorghiu a chanté Bohème en roumain pour son examen de fin d'études et non en italien.
Son prochain CD sera consacré au répertoire roumain (info donnée sur RTL chez A. Duault début février).

Martine

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Re: Pour rester dans le hors sujet

Message par tuano » 16 mars 2005, 11:30

Xavier a écrit :
En revanche, et pour revenir à Varady, je crois volontiers qu'un membre de la communauté hongroise ait pu avoir beaucoup de difficulté à percer. Jusqu'à la fin de la Première guerre mondiale, les Hongrois étaient les maîtres d'une bonne moitié de la Roumanie actuelle ; maîtres dans tous les sens du terme puisqu'ils possédaient les terres que les Roumains cultivaient pour eux. Un peu comme des Pieds-noirs qui seraient restés mille ans et ne seraient pas partis lors de l'indépendance.

X

PS : on était censé parler de quoi dans ce fil :oops:
C'est vrai que Bartok est né en Hongrie, dans une ville qui se situe actuellement en Roumanie.

Allez ! Je vais oser aller encore plus loin dans le hors sujet absolu et vous réciter un poème hongrois que Sandor Weöres a écrit lorsqu'il avait 17 ans, et que j'ai découvert lors d'un concert de musique chorale hongroise lundi soir (Accentus aux Bouffes du Nord). Zoltan Kodaly l'a mis en musique alors qu'il avait plus de 50 ans.

Les vieux

Ils sont tous si seuls, les vieux.
Je les observe parfois de la fenêtre.
Comme ils traînent, dans le vent grelottant,
Vers leur maison, fagot sur le dos -
Ou dans l'été torride, je les vois assis
Sous la véranda, au soleil -
Ou les soirs d'hiver, près du poêle,
Lorsqu'ils dorment tranquillement.
Les mains tendues, à la porte de l'église,
Ils sont là, tristes et abattus,
Comme les feuilles d'automne sèches,
Dans la poussière jaune.
Et lorsqu'ils marchent doucement dans la rue, la canne à la main,
Même le soleil les regarde de biais,
Et tout le monde les salue d'un air étrange :
"Bonjour, grand-père !"

Le soleil d'été,
La neige d'hiver,
La feuille d'automne,
Les fleurs fraîches du printemps,
Tous leur chantent à l'oreille :
"Vieille nourriture dans le chaudron de la vie,
Vieux foin sur la charrette de la vie,
Vieille cire coulée sur la chandelle de la vie,
Tu as déjà été mangée,
Tu as déjà été dispersée,
Tu as déjà été consumée,
Tu peux t'en aller dormir..."

Et parfois, lorsque leurs vieilles mains
Jouent dans les cheveux blonds d'un enfant,
Il leur est peut-être douloueux de sentir,
Que de cette main,
De cette main qui a tant travaillé,
De cette main qui a tant béni,
Plus personne n'aura jamais besoin.
Et ils sont déjà prisonniers,
Des prisonniers indifférents, fatigués, enchaînés :
Les lourds fers de leurs soixante-dix années aux bras,
Soixante-dix années de péchés, de soucis, de tristesse -
Enchaînés par soixante-dix lourdes années, ils attendent
Un signe de main,
D'une main bienveillante et terrible,
D'une main implacable,
Qui leur donnera l'ordre suivant :
"Allons, viens, dépose ton lourd fardeau..."

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Message par Fiordiligi » 16 mars 2005, 12:29

tuano a écrit :N'était-il pas difficile de percer en Roumanie pour tout le monde ? Heureusement pour Angela Gheorghiu et Ileana Cotrubas qu'elles sont allées chanter ailleurs !
:annoyed: Il ne s'agirait pas d'oublier Leontina...
xavier a écrit :Outre Cotrubas et Gheorghiu, Virginia Zeani, Nicola Herlea ou Ludovic Spiess ont réussit à percer sur les scènes internationales grâce à la qualité de l'Opéra national, nonobstant la dictature communiste.
Si je puis me permettre, Gheorghiu dit elle-même n'avoir pas souffert du régime de Ceaucescu en ce qui concerne sa carrière, puisque la fin de ses études au conservatoire et ses débuts internationaux ont coincidés avec la révolution. En revanche Vaduva, entrée dans la carrière au milieu des années 80, s'est vue obligée de demander l'asile politique en France car il ne lui était plus permis de sortir de Roumanie pour honorer ses contrats.

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Message par yves » 16 mars 2005, 12:53

Martine a écrit :[Son prochain CD sera consacré au répertoire roumain (info donnée sur RTL chez A. Duault début février).

Martine
tant mieux car le recital auquel j'ai assisté au liceu était surtout roumain, et c'était beau (angélaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa! yipeeeeeeeeeee! ) :D

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Message par bajazet » 16 mars 2005, 13:01

Angelala est ceinte, cathodique et roumaine.

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Message par Martine » 16 mars 2005, 13:12

[quote="Fiordiligi

Si je puis me permettre, Gheorghiu dit elle-même n'avoir pas souffert du régime de Ceaucescu en ce qui concerne sa carrière, puisque la fin de ses études au conservatoire et ses débuts internationaux ont coincidés avec la révolution. En revanche Vaduva, entrée dans la carrière au milieu des années 80, s'est vue obligée de demander l'asile politique en France car il ne lui était plus permis de sortir de Roumanie pour honorer ses contrats.[/quote]

Vaduva a pu bénéficier de 2 visas de sortie (grâce à la notoriété de sa maman). Pour les autres, les dernières années de la dictature étaient telles qu'il fallait mieux oublier tout espoir de sortir de Roumanie.
Angela Gheorghiu a eu la chance que la dictature s'éffondre au cours de sa dernière année d'étude à l'Académie de Musique ce qui lui a permis de commencer une carrière internationale.

Martine

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