Maria Callas
Re: Maria Callas
Curieusement le concert j'en ai un souvenir très flou, peut-être à cause de ma mauvaise conscience de resquilleuse
Mais je me souviens très bien de la Norma pour laquelle je m'étais levée à l'aube pour faire la queue sur les marches de Garnier. La voix de Callas était parfaitement audible en termes de projection, mais assez abîmée, avec des fulgurances mais aussi des raucités assez désagréables. Mais dès qu'elle entrait en scène on était scotché. Une présence souveraine. On ne voyait plus ses partenaires. Plus que les difficultés vocales de la diva, ce qui avait un peu gâché mon plaisir c'était la mise en scène déjà bien poussiéreuse et pour tout dire ringarde de Zeffirelli
Mais je me souviens très bien de la Norma pour laquelle je m'étais levée à l'aube pour faire la queue sur les marches de Garnier. La voix de Callas était parfaitement audible en termes de projection, mais assez abîmée, avec des fulgurances mais aussi des raucités assez désagréables. Mais dès qu'elle entrait en scène on était scotché. Une présence souveraine. On ne voyait plus ses partenaires. Plus que les difficultés vocales de la diva, ce qui avait un peu gâché mon plaisir c'était la mise en scène déjà bien poussiéreuse et pour tout dire ringarde de Zeffirelli
Re: Maria Callas
Il n'a jamais été dit que cette Norma parisienne de Callas n'était pas audible au sens de la capacité à l'entendre. C'était inaudible au sens qualitatif du terme (c'est ainsi qu'il fallait le comprendre) par rapport à ce qu'on connaissait d'elle dans le rôle.
précision: jamais la Callas n'aurait accepté de se produire dans une mise en scène moderne. Elle avait certes dézingué les très vieilles productions du MET de l'époque mais celle de cette Norma zeffirellienne lui convenait parfaitement (d'ailleurs elle aimait beaucoup le travail de Zeffirelli!).
précision: jamais la Callas n'aurait accepté de se produire dans une mise en scène moderne. Elle avait certes dézingué les très vieilles productions du MET de l'époque mais celle de cette Norma zeffirellienne lui convenait parfaitement (d'ailleurs elle aimait beaucoup le travail de Zeffirelli!).
Re: Maria Callas
Musanne, tu n'as pas resquillé. Tu as développé une stratégie de survie aussi efficace que possible pour te permettre d'assouvir ta passion. Ce n'est pas de la resquille, c'est de l'entregent!
- PlacidoCarrerotti
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Re: Maria Callas
tuano a écrit :Oui, raconte-nous ! On veut tous les détails ! (C'est vrai qu'elle était inaudible à Garnier ?)
Tu as entendu la Divina en vraie, tu es notre nouvelle déesse sur ODB !
En deuxième partie du concert de Bartoli, j'ai vu une spectatrice se faire virer manu militari parce qu'elle avait trouvé un strapontin de libre à la corbeille. Donc non, je ne pense plus que ce soit possible.Musanne a écrit :J'ai assisté à une de dernières représentations de Norma en mai 1965. Et aussi à la 2e partie du concert de 1963 au TCE, où je m'étais glissée subrepticement après l'entracte Ce ne doit plus être possible de nos jours, non ?
J'ai quelques amis spécialisés dans le strapontin d'orchestre avec entrée à 10 € ...
HS : J'ai resquillé une fois à Bastille, je crois que c'est la seule fois. Une Tosca avec Domingo : j'avais des places pour la première (annulée pour cause de grève), soirée privée pour la deuxième, donc j'ai vu la troisième et dernière sans billet. Mais c'était plus facile que pour Callas au TCE j'imagine !
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Maria Callas
Oh je n'ai pas dit que la mise en scène de Zeffirelli ne plaisait pas à Callas, c'est moi qu'elle avait dérangée ! Faut dire qu'à l'époque j'étais plutôt branchée Wieland Wagnerjerome a écrit : précision: jamais la Callas n'aurait accepté de se produire dans une mise en scène moderne. Elle avait certes dézingué les très vieilles productions du MET de l'époque mais celle de cette Norma zeffirellienne lui convenait parfaitement (d'ailleurs elle aimait beaucoup le travail de Zeffirelli!).
Merci de ton absolution, ma conscience s'en trouve soudain toute soulagée !luclebelge a écrit : Musanne, tu n'as pas resquillé. Tu as développé une stratégie de survie aussi efficace que possible pour te permettre d'assouvir ta passion. Ce n'est pas de la resquille, c'est de l'entregent!
Re: Maria Callas
Sacrée audace , moi qui ose à peine me décaler de siège quand c'est vide sur ma rangée ! .PlacidoCarrerotti a écrit : (....) donc j'ai vu la troisième et dernière sans billet. (...)
Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Maria Callas
merci jérome!
ben moi j'arrive à me replacer sans trop de probleme mais en général j'attend l'entracte;
ben moi j'arrive à me replacer sans trop de probleme mais en général j'attend l'entracte;
Re: Maria Callas
Il y a un truc que je n'ai jamais compris : si on écoute ses deux récitals de fin 1958 (Verdi 1 et Scènes de la folie), ses Traviata live de Lisbonne et de Londres de la même année ou sa Gioconda de 1959, c'est encore royal. Et voilà qu'entre 1960 et 1965, la voix s'effondre au moment où justement, elle avait largement délaissé la scène pour Onassis. Bref, pourquoi cet effondrement au moment où elle chantait le moins : manque de travail ? vie "jet set" trop dissolue ? Bref, la seule explication du surcroît de travail ou d'un répertoire trop varié ne tient pas à elle seule.jerome a écrit :Il n'a jamais été dit que cette Norma parisienne de Callas de 1965 n'était pas audible au sens de la capacité à l'entendre. C'était inaudible au sens qualitatif du terme (c'est ainsi qu'il fallait le comprendre) par rapport à ce qu'on connaissait d'elle dans le rôle.
En revanche, je n'ai toujours pas compris pourquoi au début des années 60, elle ne s'était pas reconvertie en mezzo ou en falcon car le grave et le médium restaient très solides : son premier récital "Callas à Paris" est là pour l'attester.
Re: Maria Callas
On voit bien quand même que progressivement, à partir de 1957, la voix de Callas perd en facilité, que le timbre se durcit dès l'aigu, que le suraigu est tendu comme un string, aux limites parfois du cri et que le vibrato est en train de s'élargir de plus en plus. Sur certains rôles comme Gioconda, ce n'est pas trop sensible mais si on prend Lucia di Lammermoor, il suffit de comparer ses 2 versions studios pour mesurer l'écart vocal.
La période Onassis n'a fait qu'aggraver la situation pour toutes les raisons que tu as suggérées.
Quant à sa non-reconversion en mezzo, elle s'explique par l'orgueil de la diva qui n'aurait jamais accepté d'admettre officiellement de ne plus être ce qu'elle était. Quand on a été LE grand soprano de son temps et qu'on est même en passe de devenir un mythe, même inconsciemment on ne descend pas de son piedestal et on ne va pas dans une catégorie vocale "inférieure".
La période Onassis n'a fait qu'aggraver la situation pour toutes les raisons que tu as suggérées.
Quant à sa non-reconversion en mezzo, elle s'explique par l'orgueil de la diva qui n'aurait jamais accepté d'admettre officiellement de ne plus être ce qu'elle était. Quand on a été LE grand soprano de son temps et qu'on est même en passe de devenir un mythe, même inconsciemment on ne descend pas de son piedestal et on ne va pas dans une catégorie vocale "inférieure".
Re: Maria Callas
Il semble que les problèmes de santé (cardio-vasculaires et métaboliques ) commencent à être sérieux dès cette époque et sont alors marqués par leur fluctuation .Ils la conduiront à une mort subite précoce .
Bernard
Bernard
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