Nella Anfuso

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Catherine
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Message par Catherine » 25 sept. 2005, 10:29

Sur un très chouette DVD que je recommande chaudement "the ténors of the 78 era, part II" il y a un type qui se met à chanter comme il pense que chantaient les ténors du XIX° siècle. C'est fou ce que ça m'a fait penser à Nella Anfuso.

Et s'ils avaient raison ? :cry:

PierreFlemal
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Message par PierreFlemal » 26 sept. 2005, 10:58

le seul véritable castrat enregistré est alessandro moreschi en 1902 et 1904 (chez pearl ou d'autres). sa voix ne ressemble à aucune autre, et surtout pas aux falsettistes actuels ! malheureusement, il semble que ces enregistrements soient bien tardifs, car lui aussi donne l'impression d'une pintade qu'on égorge ! il était pourtant surnommé l'angelo di roma...en tendant un peu l'oreille, on pourra quand même déceler une voix intéressante...
surtout, évitez de commencer par l'ave maria de gounod, vraiment caricatural !!
quand à nella anfuso, j'espérais qu'elle avait été remise une fois pour toutes à sa place, mais non, elle se prend apparemment toujours aussi au sérieux...vous vous imaginez, un débutant qui tombe sur un de ses disques pour commencer sa discothèque ?

vigie
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moderato cantabile

Message par vigie » 26 sept. 2005, 11:19

un coffret de 2 vinyls de cantates profanes de Vivaldi marqua mes premiers pas dans la musique baroque et même si j'ai depuis fait du chemin, je n'oublie pas ce qui à l'époque s'set passé. :D

dans un autre registre, Nella Anfuso vient de faire l'objet d'une publication italienne extraordinaire (auteurs variés, à ne pas confondre avec auteurs avariés).

extraordinaire par l'incroyable album de photos posées allant du grotesque au ridicule imperturbable de pseudos reconstitutions ... un must !!! :lol: :lol: :lol:

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Catherine
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Message par Catherine » 26 sept. 2005, 12:19

Ouah ! Tu as les références ?

Malibran
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Message par Malibran » 10 oct. 2005, 22:31

le pire avec Nella, c'est quece qu'elle dit est juste sur la technique vocale et sa constatation du manque de chanteur actuel réellement capable de chanter du baroque est juste (je ne parles pas de l'esthétique du chant baroque, ça je n'es sais rien),
... mais qu'elle dommage qu'elle ne l'aplique pas!

Comment la prendre au sérieux après avoir écouté ses enregistrements.... :cry:
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in Consuelo, de George Sand

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Références livre Nella A.

Message par vigie » 11 oct. 2005, 07:45

Il Rinascimento dell'Arte Nobile del Cantare (XV - XVII SEC.)
Auteurs variés
Fondazione Centro Studi Rinascimento musicale
pas de ref ISBN

email : fondazionecsrm@libero.it
sites : http://web.infinito.it/utenti/f/fondazionecsrm/
http://digilander.libero.it/rinascimento/

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Semolino
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Message par Semolino » 20 oct. 2005, 19:36

Malibran a écrit :le pire avec Nella, c'est quece qu'elle dit est juste sur la technique vocale et sa constatation du manque de chanteur actuel réellement capable de chanter du baroque est juste (je ne parles pas de l'esthétique du chant baroque, ça je n'es sais rien),
... mais qu'elle dommage qu'elle ne l'aplique pas!

Comment la prendre au sérieux après avoir écouté ses enregistrements.... :cry:
En effet il s'agit de la seule personne que je connaisse qui a réellement entrepris de véritables recherches musicologiques sur les traités de chant anciens. Les baroqueux ont fantasmé et réinventé un "baroque" à leur goût et ils ont prétendu avoir fait des recherches, alors qu'il n'en est rien.
Certains baroqueux ont isolé certaines phrases de certains traités pour étayer leur choix esthétique, mais une phrase enlevée de son contexte peut être manipulée et on peut lui faire dire ce que l'on veut.
Le gros problème est que le mouvement baroqueux a vu le jour dans le nord de l'Europe et que les musiciens qui en sont à l'origine ne maîtrisaient pas assez bien la langue italienne, surtout pas la langue italienne des traités anciens qui a beaucoup évolué, donc les quelques traités qu'ils ont pris la peine de lire ils les ont mal compris et mal interprétés.
Les baroqueux on recréé un "baroque" à leur goût, ce qui n'est pas un mal en soi, mais ils ont été malhonnêtes en le faisant passer pour "authetique" ou "historiquement correct", surtout dans le domaine du chant.
Je me suis toujours posé la question suivante : pendant la période où le mouvement baroqueux s'est développé, à chaque fois qu'un musicien de ce mouvement a fait un choix sur la façon de jouer ou de chanter cette musique combien de mélomanes ont pris la peine de faire, parallèlement, des recherches musicologiques pour vérifier le bien-fondé de ce que les baroqueux prétendaient comme "historiquement correct"? Je pense que personne ne l'a fait! Et que dans la frénésie de la redécouverte et dans l'enthousiasme général, et surtout à cause de la soif de nouveauté, les mélomanes se sont laissé emportés et bernés tout simplement.
Nella Anfuso théoriquement est beaucoup proche d'une certaine "réalité historique" et tout ce qu'elle explique dans ses écrits est vrai, comme dans sa façon de chanter, aussi bizarre soit elle, tout n'est pas à jeter, mais elle n'a pas été non plus en mesure de mettre en pratique le fruit de ses recherches.
Les plus grosses erreurs commises par les baroqueux sont deux :
-Croire que la "tradition issue du post-romantisme" avait tout faussé, alors qu' à travers la "tradition" certains paramètres étaient arrivés jusqu' à nous.
-Et surtout de croire que la technique de chant avait changé. Alors que dans le domaine de la technique du chant rien n'avait changé mais c'était juste un problème de style.

pipo
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Message par pipo » 04 mai 2006, 09:25

Werther a écrit :
Malibran a écrit :le pire avec Nella, c'est quece qu'elle dit est juste sur la technique vocale et sa constatation du manque de chanteur actuel réellement capable de chanter du baroque est juste (je ne parles pas de l'esthétique du chant baroque, ça je n'es sais rien),
... mais qu'elle dommage qu'elle ne l'aplique pas!

Comment la prendre au sérieux après avoir écouté ses enregistrements.... :cry:
En effet il s'agit de la seule personne que je connaisse qui a réellement entrepris de véritables recherches musicologiques sur les traités de chant anciens. Les baroqueux ont fantasmé et réinventé un "baroque" à leur goût et ils ont prétendu avoir fait des recherches, alors qu'il n'en est rien.
Certains baroqueux ont isolé certaines phrases de certains traités pour étayer leur choix esthétique, mais une phrase enlevée de son contexte peut être manipulée et on peut lui faire dire ce que l'on veut.
Le gros problème est que le mouvement baroqueux a vu le jour dans le nord de l'Europe et que les musiciens qui en sont à l'origine ne maîtrisaient pas assez bien la langue italienne, surtout pas la langue italienne des traités anciens qui a beaucoup évolué, donc les quelques traités qu'ils ont pris la peine de lire ils les ont mal compris et mal interprétés.
Les baroqueux on recréé un "baroque" à leur goût, ce qui n'est pas un mal en soi, mais ils ont été malhonnêtes en le faisant passer pour "authetique" ou "historiquement correct", surtout dans le domaine du chant.
Je me suis toujours posé la question suivante : pendant la période où le mouvement baroqueux s'est développé, à chaque fois qu'un musicien de ce mouvement a fait un choix sur la façon de jouer ou de chanter cette musique combien de mélomanes ont pris la peine de faire, parallèlement, des recherches musicologiques pour vérifier le bien-fondé de ce que les baroqueux prétendaient comme "historiquement correct"? Je pense que personne ne l'a fait! Et que dans la frénésie de la redécouverte et dans l'enthousiasme général, et surtout à cause de la soif de nouveauté, les mélomanes se sont laissé emportés et bernés tout simplement.
Nella Anfuso théoriquement est beaucoup proche d'une certaine "réalité historique" et tout ce qu'elle explique dans ses écrits est vrai, comme dans sa façon de chanter, aussi bizarre soit elle, tout n'est pas à jeter, mais elle n'a pas été non plus en mesure de mettre en pratique le fruit de ses recherches.
Les plus grosses erreurs commises par les baroqueux sont deux :
-Croire que la "tradition issue du post-romantisme" avait tout faussé, alors qu' à travers la "tradition" certains paramètres étaient arrivés jusqu' à nous.
-Et surtout de croire que la technique de chant avait changé. Alors que dans le domaine de la technique du chant rien n'avait changé mais c'était juste un problème de style.

Cher ami Werther vous avez raison, mais je veux commencer en considérant les autres intervénants de ce forum, à partir de la citation de Ledroit.


Alors, le pauvre - dans tous les sens- Ledroit n'avait pas d'imagination et il ne connaissait pas l'italien. Je me souviens d'un cd où dans un recitativo vivaldien il disait "omèro" (lSIC! le poète grec) au lieu de "òmero" (epaule):tout l'opéra était plein de ces bijoux... : et cela dit tout, en effet nullo confuso signifie =tout est clair (le pauvre ne l'maginait pas, il voulait simplement offenser une personne).

Mais à part ça il était envieux et ennemi à cause du succès de la concurrente et du fait qu'elle expliquait bien que le falsettistes (donc lui..)n'ont rien à voir dans la musique italienne déjà à partir de la fin du XVI s.

Pour le reste je me souviens que Nella Anfuso a été surnommée par la grande presse française (mais pas seulement française, si j'ai bien lu): "La Callas de la musique ancienne" (Télérama) , "La Callas ancienne" (Libération) "La grande prêtresse du Chant Italien" (Figaro), "Grande prêtresse du renouement de l'interprétation musicale de tous premiers opéras italiens (Le Matin) et d'autres que j'ai lu à l'époque et ma femme a gardé...

Mais pour venir à notre sujet, c'est vrai tout ce que dit notre ami Werther, mais, si j'ai bien lu le curriculum studiorum de Nella Anfuso (et comme elle a bien expliqué dans ses interviews aussi à la Radio), il faut bien dire que Madame Anfuso a appris le chant par la dernière et meilleure élève de Cotogni (donc la grande tradition orale du chant ancien italien) et pas sur les documents ( le chant on ne l'apprend pas sur les documents). Elle, qui en même temps faisait ses recherches musicologique A VU que ce qu'elle apprenait pratiquement correspondait aux indications et aux explications de tous les textes anciens avec des résultats inouï aujourd'hui: grande extension, pureté et parfaite justesse de chaque son, homogénéité et merveilleuse virtuosité -la vraie- la "spiccata" qui signifie staccata: naturellement plus la virtuosité est en vitesse, plus il y aura du "spiccato" (ça ce mécanique) .
Pendant quatre siècles a été ça le chant des italiens avant que "l'urlo francese" dont sont témoins de gros musiciens (Traetta, Rossini, Liszt ...) s'imposait avec le romantisme et vérisme et dont sont pleins les oreilles d'aujourd'hui dans le monde entier.

Le chant est le résultat de différents éléments qu'il faut connaître, autrement on fait du bavardage sans aucun sens et en plus dangéreux car on tombe facilement dans la "diffamation" , délit prévu dans tous les pays du monde.

A propos: vu que tout vient de l' émission du son, pouvez vous expliquer:
comment Madame Anfuso crée le "son"?
Et pourquoi elle est aujourd'hui la seule, après le XVIII s., à pouvoir chanter soit le contralto grave soit le soprano acuto?
Et d'où vient son grand souffle? Et comment respire -t-elle?

Chers amis, excusez si ce discours a été trop long et compliqué , mais le mot forum (latin) est un mot sérieux pour parler de choses sérieuses et sérieusement (et aussi utile car la connaissance est toujours utile).

Pipo

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