La diction des chanteurs

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DavidLeMarrec
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Message par DavidLeMarrec » 17 juil. 2005, 22:13

tuano a écrit : :?: Le H est une lettre muette, non ? Comment peut-on en rajouter là où il n'y en a pas ?
Par le "h", Luca voulait désigner l'expiration en anglais, qui prononce un tout petit peu plus en arrière "d" et "t", ce qui produit ce souffle. Ce vice de prononciation italienne est très développé chez Bonney (en allemand aussi) et plus encore chez Battle.

David - souffleur

Caroline
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Message par Caroline » 18 juil. 2005, 07:36

tuano a écrit :?: Le H est une lettre muette, non ?
Pas toujours!... quand il est aspiré, il n'est plus muet!...

C.

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Message par Zelenka » 18 juil. 2005, 08:21

A ce propos, je relève la difficulté pour beaucoup de chanteurs français de prononcer correctement les palatales et dentales en allemand (avec légère expiration). C'est pourtant le moyen de détacher légèrement ces consonnes, de leur donner plus ou moins de mordant, des les assourdir ou de les rendre plus éclatantes, bref de jouer sur les couleurs, ce que font naturellement les germanophones. Je dois dire que certains chanteurs français ont une excellente prononciation allemande, Sophie Koch par exemple ou Natahlie Dessay. Et Régine Crespin. A propos de cette immense chanteuse, je trouve qu'elle a en français une prononciation excellente (malgré sa voix très riche en harmonique, comme le souligne Suzanne Danco). Sa façon de former certaines consonnes, les "m" en particulier, donne au mot une présence, une densité incroyables. Autre chanteuse qui prononce et modèle très bien la phrase en français : Véronique Gens. Et que dire de Jean-Paul Fouchécourt ?

bajazet
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Message par bajazet » 18 juil. 2005, 13:03

Je réécoutais hier le récital Mozart de Haefliger (Claves, 1983) : quelle fraîcheur encore et quel moelleux pour un ténor qui a commencé sa carrière à la fin des années 1940 ? Il est dépassé par le grand air de Titus, mais quelle poésie dans les airs élégiaques ("Dalla sua pace" !). Mais là n'est pas la question.

Il chante l'air de Ferrando "Un'aura amorosa" en détachant nettement le nom et l'adjectif, en réattaquant donc le A de "amorosa" au lieu de lier les 2 "un'auraaaaamooroosa". C'est la première fois que j'entends ça dans cet air. Qu'en pensez-vous ?

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LucaGi64
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Message par LucaGi64 » 18 juil. 2005, 14:49

En principe c'est une erreur, car (comme en français) la diction poétique demande l'élision entre une voyelle finale et une voyelle initiale:

Un'aur(a) amorosa
Del nostro tesoro
Un dolce ristoro
Al cor porgerà

Il s'agit là d'hexasyllabes (si vous vous demandez pourquoi le 4e vers est un hexasyllabe tout en n'ayant que 5 syllabes, je vous l'expliquerai dans le détail).
Son vergin vezzosa in vesta di sposa
Son bianca ed umìle qual giglio d'april

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DavidLeMarrec
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Message par DavidLeMarrec » 18 juil. 2005, 14:59

LucaGi64 a écrit :Il s'agit là d'hexasyllabes (si vous vous demandez pourquoi le 4e vers est un hexasyllabe tout en n'ayant que 5 syllabes, je vous l'expliquerai dans le détail).
On se le demande, effectivement.

David - tunousl'avaisdéjàpromis,enplus

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Message par bajazet » 18 juil. 2005, 16:51

Merci à Luca ! Vraiment curieux ce choix : Haefliger a beau le faire avec art, ça sonne bizarre. Mort à l'hiatus, donc.

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Message par LucaGi64 » 18 juil. 2005, 17:12

Il paraît que Verdi détestait que l'on ne respecte pas l'élision.

Je prends par exemple la partition de Traviata:

Di Provenz(a) il mar, il suol (une seule note sur "-za il")
[...]
Ma s(e) alfin ti trov(o) ancor (idem une seule note pour "se al-" et "-vo an-")

Dans le premier cas, la pronociation "za-il" pourrait être plausible (en transformant le i en semi-consonne); mais dans les deux autres, il faut bel et bien "manger" le e et le o.

Et maintenant un petit quiz: de quel type de vers s'agit-il?
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doudou
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Message par doudou » 18 juil. 2005, 17:14

hexasyllabes
On veut la mort du ténor dont la grosse dame veut partager le sort.
Faites en mourir au moins un, et les deux si le coeur vous en dit.
Quant au baryton, il reste seul avec son deshonneur. (Monsieur Bluf à l\\\\\\\'Opéra)

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Message par bajazet » 18 juil. 2005, 17:15

Je flaire le piège alors je réponds témérairement : octosyllabes.

Doudou, il y a 7 syllabes au moins !

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