Comment évolue le répertoire de l'opéra

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Ouf1er
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Message par Ouf1er » 29 déc. 2007, 14:10

JdeB a écrit : Pour Lalo, tu fais sans doute allusion à Fiesque

Tu renforces ma thèse selon laquelle la programmation de raretés, dans les répertoires les plus divers, est devenue une habitude un peu partout.
Oui, Fiesque... Pardonne à mon alzheimer précoce ! :D

Je ne sais si la programmation de raretés est devenue une "habitude" aujourd'hui plus qu'avant. Mais il y a d'indéniables phénomenes de mode, ou l'on observe que certaines redécouvertes engendrent des séries de reprises un peu partout : cf les vagues (à l'echelle internationale) de "Cyrano", de "Doktor Faust", de "Nain", de "Ville Morte".... Ma foi, ce n'est pas forcément un mal, d'ailleurs, de pouvoir comparer des productions concurrentes et des visions complémentaires d'une même oeuvre.

Mais si l'on veut dégager des "tendances générales", il faut mettre à part le Festival de Montpellier dont l'objet exclusif est bien de remonter des raretés et de redonner des chances à des répertoires oubliés, avec les inévitables ratés inhérents à ce genre de prise de risque, mais aussi les incontestables réussites. Mettre à part aussi le Festival Massenetd e St-Etienne (même s'il est intégré à une programmation générale), et le Théatre Français de Compiegne, quelque peu "spécialisé.

On peut remarquer des tendances liées à la curiosité de certains directeurs (Godefroid à nantes, qui a monté un nombre impressionnant de raretés dans le cadre d'une programmation généraliste. Cette tendance semble reprise avec la nouvelle direction, ainsi qu'à Rennes, la tendance initiée par et reprise par Surrans; N'oublions pas Marseille avec Auphan, dont l'idée n'est pas tant de "redecouvrir" des repertoires, que de remonter des oeuvres qui n'ont pas fait l'objet de reprises depuis leur création.

D'ailleurs on peut ajouter à la liste, sans prétendre à l'exhaustif, les Basoche, Roi l'A Dit, Pré aux Clercs... de Nantes; les Aiglon, L'Heritiere, Colombe, Sampiero Corso de Marseille, les Pausole de Toulon/op. Comique et ceux de Fribourg / Besancon...

fliegender
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Message par fliegender » 29 déc. 2007, 15:37

Vous etes tous magnifiques en sortant tous ces vieux et beau operas :)

Peut-etre que qqn a deja mentione, mais je le dis tout de meme, ce janvier a Chatelet il pourra voir "Veronique" de Messager. Ce n'est pas tres frequent sur scene non plus. La petite Amel Djelloul aura le role principal. Ce sera interessant de voir si elle se tirera de l'affaire sans trop degats. Je l'ai ecoute chanter la Bachianas Brasileiras de Vila Lobos et c'etait a la limite d'une catastrophe vocale :(


Question: Est-ce que qqn parmi vous sait s'il y a un projet de monter sur scene
"Esclarmonde", un fabuleux opera de Massenet?
C'est diaboliquement dur a chanter mais quel bonheur --QUEL BONHEUR!!!-- a l'ecouter...

werther
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Message par werther » 29 déc. 2007, 16:14

Sur le thème, « Comment évolue le répertoire de l’opéra ? », est-ce un diktat imposé par les directeurs de théâtre ou d’un chanteur ou encore celui des musicologues ? Il est difficile de savoir. Faire redescendre sur les planches, un opéra oublié dans les limbes de l’indifférence, est moins courageux que de commander une œuvre nouvelle. Toutes ces exhumations, valent-elles vraiment la peine ? Cyrano, Fiesque ont renoué avec le succès (sans doute éphémère) parce que ces deux opéras étaient défendus par un ténor célébrissime. La sélection par le temps a été bien faite. Bien faite à plus de 95%. C’est tout un score ! Il reste peut-être un 4 ou 5% à redécouvrir. Cela m’étonnerait beaucoup que Le Roi d’Ys, Zampa, Die Tote Stadt ou Le Roi malgré lui, et une quantité industrielle d’opéras, toutes périodes confondues, reprennent le chemin des théâtres pour s’y imposer de nouveau. Ce sont des curiosités, sans plus, des œuvres intéressantes par certains aspects mais souvent bancales. Sujet connexe mais tout aussi important : la reconnaissance des œuvres de grands compositeurs. Ne vaut-il pas mieux représenter un obscur Offenbach que refaire La Dame blanche ou La Muette de Portici ? Refuser de reprendre Benvenuto Cellini de Berlioz est une sorte d’ostracisme des théâtres lyriques. Il s’agit d’un chef-d’œuvre musical incomparable. Malgré tout le travail de l’Association Massenet et de la Biennale de Saint-Étienne, refuser de monter les opéras de Massenet, est une aberration.

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Message par offenbach » 29 déc. 2007, 17:05

fliegender a écrit :Vous etes tous magnifiques en sortant tous ces vieux et beau operas :)

Peut-etre que qqn a deja mentione, mais je le dis tout de meme, ce janvier a Chatelet il pourra voir "Veronique" de Messager. Ce n'est pas tres frequent sur scene non plus. La petite Amel Djelloul aura le role principal. Ce sera interessant de voir si elle se tirera de l'affaire sans trop degats. Je l'ai ecoute chanter la Bachianas Brasileiras de Vila Lobos et c'etait a la limite d'une catastrophe vocale :(
J'ai pensé aussi à ce Villa-Lobos lorsque j'ai lu le nom d'Amel Brahim-Djelloul. Mais celui que j'attend avec le plus d'inquiétude, c'est Sébastien Guèze. J'espère qu'il ne forcera pas trop sa voix.

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JdeB
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Message par JdeB » 29 déc. 2007, 17:09

werther a écrit :Sur le thème, « Comment évolue le répertoire de l’opéra ? », est-ce un diktat imposé par les directeurs de théâtre ou d’un chanteur ou encore celui des musicologues ? Il est difficile de savoir. Faire redescendre sur les planches, un opéra oublié dans les limbes de l’indifférence, est moins courageux que de commander une œuvre nouvelle. Toutes ces exhumations, valent-elles vraiment la peine ? Cyrano, Fiesque ont renoué avec le succès (sans doute éphémère) parce que ces deux opéras étaient défendus par un ténor célébrissime. La sélection par le temps a été bien faite. Bien faite à plus de 95%. C’est tout un score ! Il reste peut-être un 4 ou 5% à redécouvrir. Cela m’étonnerait beaucoup que Le Roi d’Ys, Zampa, Die Tote Stadt ou Le Roi malgré lui, et une quantité industrielle d’opéras, toutes périodes confondues, reprennent le chemin des théâtres pour s’y imposer de nouveau. Ce sont des curiosités, sans plus, des œuvres intéressantes par certains aspects mais souvent bancales. Sujet connexe mais tout aussi important : la reconnaissance des œuvres de grands compositeurs. Ne vaut-il pas mieux représenter un obscur Offenbach que refaire La Dame blanche ou La Muette de Portici ? Refuser de reprendre Benvenuto Cellini de Berlioz est une sorte d’ostracisme des théâtres lyriques. Il s’agit d’un chef-d’œuvre musical incomparable. Malgré tout le travail de l’Association Massenet et de la Biennale de Saint-Étienne, refuser de monter les opéras de Massenet, est une aberration.
Quand tu écris "La sélection par le temps a été bien faite." je ne suis pas d'accord du tout !!!
Il y a 50 ans, Alcina était encore une rareté, peut-on nier qu'il s'agisse d'un chef d'oeuvre ? Si Sutherland ne l'avait pas tellement imposé, sans doute que l'oeuvre ne serait pas "repartie" vers le répertoire aussi vite.
Et que dire des "nouveautés anciennes" remise au goût du jour par Callas ?
Certes, les goûts changent, on peut aimer une oeuvre du passé pour des raisons différentes des publics d'alors, mais je ne pense pas que dire que l'écrémage se fait uniquement sur des raisons de qualité intrinsèque de l'oeuvre, soit juste !
EdeB
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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werther
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Message par werther » 30 déc. 2007, 12:58

Cher JdeB, tu as tout à fait le droit de ne pas être d’accord avec moi. Je persiste et signe : la sélection par le temps a été bien faite. Et cette sélection est en quelque sorte « naturelle », dans ce sens qu’elle n’est pas exempte de défauts. Toujours les mêmes piliers qui soutiennent le Temple et nul Samson n’a osé les déboulonner. Sans doute, pour cette raison, en ressent-on la plus grande injustice.

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