Deux colloques de l'Opéra-Comique édités

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JdeB
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Deux colloques de l'Opéra-Comique édités

Message par JdeB » 19 juin 2010, 14:55


L'invention des genres lyriques et leur rédécouverte au XIX ième siècle. Ouvrage coordonné par Agnès Terrier et Alexandre Dratwicki
Les Colloques de l’Opéra Comique
Lyon, Editions Symétrie, Lyon, 2010, 552 pages
Index des œuvres, index des personnes
ISBN 978-2-914373-65-4, prix : 80 €

Préface (Jérôme Deschamps)
Introduction (Agnès Terrier et Alexandre Dratwicki)

L’invention de la tragédie lyrique
- Le récitatif italien de Lully (Barbara Nestola)
- Gestation et naissance du récitatif français. Lecture métrique et lectures prosodiques aux origines de la tragédie lyrique (Olivier Bettens)
- Racines vocales et dramatiques de l’opéra français : l’air de cour et ses premiers grands récits (Georgie Durosoir)
- Hercule à la croisée des discours : de la « naissance » des dynasties à l’« invention » de l’opéra (Katharina Piechocki)
- Quinault et l’invention du livret d’opéra français : les « styles » de Cadmus et d’Alceste (Buford Norman)
- L’édition musicale française avant et après Lully (Laurent Guillo)
- Soixante ans de réception de la musique de Lully en Hollande, 1655-1715 (Rudolf Rasch)

La naissance de l’opéra-comique
- Inconnaissance de la Foire (Nathalie Rizzoni)
- Monsieur l’Opéra-Comique, Madame la Foire et autres personnages, ou pourquoi s’auto-représenter sur la scène de l’opéra-comique ? (Isabelle Martin)
- Airs populaires et parodies d’opéra : jeux de sens dans les vaudevilles aux théâtres de la Foire et à la Comédie-Italienne (Françoise Rubellin)
- Naissance de l’interprétation de l’opéra-comique sur les scènes des Lumières (Sabine Chaouche)
- Les vaudevilles issus de l’opéra ou la porosité des frontières entre l’opéra et l’opéra-comique (Judith Le Blanc)
- Jean-Joseph Mouret et la comédie lyrique Les Amours de Ragonde (Catherine Cessac)
- Le théâtre musical à la Comédie-Italienne (Andrea Fabiano)
- Le matériel musical de l’opéra-comique (David Charlton)
- Drame et opéra-comique : une affaire de promiscuité (Pierre Frantz)

Les résurrections de l’opéra « classique »
- Hommage original du XVIIIe siècle au maître Lully : les parodies spirituelles (Claire Picaut)
- Les « deux âges du goût » : Lully, Rameau et l’écriture de l’histoire de l’opéra en France entre 1687 et 1764 (Jean-Claire Vançon)
- Lully d’un siècle à l’autre : du modèle au mythe, 1754-1774 (Benoît Dratwicki)
- Du lieu de la programmation : une remémoration concertée de l’ancien opéra-comique sur les scènes parisiennes, 1840-1887 (Sabine Teulon Lardic)
- Fa dièze ou fa bécarre ? Pour une histoire des usages de Lully en France au XIXe siècle : les partitions d’Edme-Marie-Ernest Deldevez, 1856-1885 (Jean-Claire Vançon)
- Redécouvrir la musique ancienne : un nouvel exercice pour les lauréats du prix de Rome (Alexandre Dratwicki)
- Des Troyens (1863) d’Hector Berlioz à Salamine (1929) de Maurice Emmanuel : le renouveau de la tragédie lyrique (Christophe Corbier)
- Atys en 1987 : invention de l’opéra français (Laura Naudeix)
- De la scène à l’écran : Lully au temple de Mémoire, 1812-2000 (Cédric Segond-Genovesi)




Les éditions Symétrie viennent d’éditer, en un fort volume, les Actes des deux premiers colloques tenus à l’Opéra-Comique au cours de la saison 2007-2008. « L’invention de l’opéra français », et « La naissance de l’opéra comique ». Ces deux colloques, loin de s’enfermer dans le cercle étroit de la musicologie, nous offrent des études qui portent sur l’histoire, la mythologie (remarquable étude sur Hercule comme figure emblématique de la propagande royale à l’opéra), la sociologie du public, les mises en scènes, la danse et le cinéma avec un zeste d’aspects juridiques.

Si on ne peut que saluer une telle initiative, le présent ouvrage suscite des interrogations et quelques réserves.
On ne peut que déplorer son coût (80 euros !), son index inutilisable et l’absence de présentation des auteurs des 25 communications. Ces derniers, s’ils sont bien connus du monde universitaire, ne le sont pas forcément du public des passionnés, même le plus averti. On regrette aussi de relever des scories sans doute imputables à un manque de soin dans la relecture. Prenons l’exemple de l’analyse, par ailleurs intelligente et bien illustrée, que Laura Naudeix nous livre de la fameuse production d’Atys signée Jean-Marie Villégier, spectacle emblématique de la maison dont le succès éclatant a sans doute sauvé le destin de théâtre lyrique (si l’on en croit Maryvonne de Saint-Pulgent). L’auteur a le souci judicieux de mettre le travail de Villégier en perspective avec d’autres mises en scène marquantes mais, la plupart du temps, les dates qu’elles fournit pour ces spectacles sont fausses. La création mondiale des Boréades de Rameau au festival d’Aix a eu lieu en 1982 et non en 1984, la tétralogie de Chéreau à Bayreuth débute en 1976 (l’année du centenaire) et non en 1978, les quatre pièces de Molière (Don Juan, Tartuffe, le Misanthrope et l’Ecole des femmes) montées conjointement par Antoine Vitez dans une scénographie unique de Claude Lemaire ont été présentées en 1978-1979 (d’abord au festival d’Avignon puis à Paris) et non en 1976, etc…

La partie la plus intéressante de l’ouvrage réside pour moi dans l’étude de la reviviscence du goût pour le répertoire « baroque ». Celle-ci remonte beaucoup plus loin qu’on ne le croit généralement. C’est peut-être la reprise en janvier 1877, à l’Opéra-comique justement, de la Cendrillon d’Isouard qui marque le début du phénomène. En effet, on y inséra des airs de ballets des XVII et XVIII ième sélectionnés par Théodore de Lajarte.

On retrouvera avec plaisir de nombreux chercheurs publiés ici dès la saison prochaine lors des cinq colloques (pas moins !) qui se tiendront dans la belle salle Favart.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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