Bellini : I Puritani (édition critique)
- jean-didier
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Bellini : I Puritani (édition critique)
Je viens de trouver à la Flûte de Pan le piano / chant de l'édition critique des Puritains enfin publiée !
Il y a deux volumes avec 800 pages au total (contre 263 pages pour l'édition courante de Ricordi qui faisait alors référence). La nouvelle édition propose la version de Paris et la version de Naples. On a enfin le droit au trio Enrichetta/Arturo/Riccardo "Se il destino a te" et à la version longue du duo Elvira/Arturo avec la section "Da quel di che ti mirai". Plus les transpositions. On se demande pourquoi l'air de Riccardo "Ah per sempre" avec la cabalette en version ténor (un quarte plus haut que la version baryton) n'est pas enregistrée par les ténors belcantistes, c'est une très belle scène de parade pour un ténor belcantiste avec possibilité de finir brillamment sur un beau contre-ut (ce que ne fait pas le ténor dans l'enregistrement Ricciarelli/Merritt d'ailleurs).
En annexe sont proposées - très instructif - les variations de Giulia Grisi pour la polonaise : ce sont de véritables acrobaties de doubles-croches avec aucun suraigu mais des sauts et des vocalises sans fin. Des variations de Mario sont également proposées (il chantait le contre-fa d'après ce qui est retranscrit).
Toute la genèse de l'opéra et de ses différents avatars sont décrits dans les commentaires critiques.
Indispensable ! (68 euros à la Flûte de Pan).
Il y a deux volumes avec 800 pages au total (contre 263 pages pour l'édition courante de Ricordi qui faisait alors référence). La nouvelle édition propose la version de Paris et la version de Naples. On a enfin le droit au trio Enrichetta/Arturo/Riccardo "Se il destino a te" et à la version longue du duo Elvira/Arturo avec la section "Da quel di che ti mirai". Plus les transpositions. On se demande pourquoi l'air de Riccardo "Ah per sempre" avec la cabalette en version ténor (un quarte plus haut que la version baryton) n'est pas enregistrée par les ténors belcantistes, c'est une très belle scène de parade pour un ténor belcantiste avec possibilité de finir brillamment sur un beau contre-ut (ce que ne fait pas le ténor dans l'enregistrement Ricciarelli/Merritt d'ailleurs).
En annexe sont proposées - très instructif - les variations de Giulia Grisi pour la polonaise : ce sont de véritables acrobaties de doubles-croches avec aucun suraigu mais des sauts et des vocalises sans fin. Des variations de Mario sont également proposées (il chantait le contre-fa d'après ce qui est retranscrit).
Toute la genèse de l'opéra et de ses différents avatars sont décrits dans les commentaires critiques.
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Re: Bellini : I Puritani (édition critique)
Oui, on se le demande.jean-didier a écrit :On se demande pourquoi l'air de Riccardo "Ah per sempre" avec la cabalette en version ténor (un quarte plus haut que la version baryton) n'est pas enregistrée par les ténors belcantistes, c'est une très belle scène de parade pour un ténor belcantiste avec possibilité de finir brillamment sur un beau contre-ut (ce que ne fait pas le ténor dans l'enregistrement Ricciarelli/Merritt d'ailleurs).
Il n'y a aucun enregistrement avec ce contre-ut ?
Mais quand même, cet air est über-bellinissime chanté par un baryton.
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- jean-didier
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Re: Bellini : I Puritani (édition critique)
Oui mais aucun baryton n'arrive au bout des vocalises de la cabalette, sans ralentir ni savonner, ni couper, enfin il me semble dans les dizaines de versions que j'ai entendues.
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Re: Bellini : I Puritani (édition critique)
J'ai entendu Hampson là-dedans. Aucune italianita mais reprise avec variations et coda intégrale. Quand je l'ai complimenté il m'a répondu avec une certaine suffisance "c'est comme ça que ça se chante, non ?".jean-didier a écrit :Oui mais aucun baryton n'arrive au bout des vocalises de la cabalette, sans ralentir ni savonner, ni couper, enfin il me semble dans les dizaines de versions que j'ai entendues.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
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Re: Bellini : I Puritani (édition critique)
Y a-t-il des enregistrements avec ces variations et cette coda ?PlacidoCarrerotti a écrit :reprise avec variations et coda intégrale
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- jean-didier
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Re: Bellini : I Puritani (édition critique)
J'ai trouvé ça comme référence sur internet, j'imagine qu'il doit exister des enregistrements radio.
New-York, Met
13/01/1997
Elvira..................Ruth Ann Swenson
Arturo..................Stuart Neill
Riccardo................Thomas Hampson
Giorgio.................Alastair Miles
Enrichetta..............Diane Elias
Gualtiero...............Hao Jiang Tian
Bruno...................Charles Anthony
Conductor...............Edoardo Müller
Production..............Sandro Sequi
Stage Director..........David Kneuss
Set designer............Ming Cho Lee
Costume designer........Peter J. Hall
Lighting designer.......Gil Wechsler
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Re: Bellini : I Puritani (édition critique)
Oui c'est bien ça. J'y étais le 1er févrierjean-didier a écrit :J'ai trouvé ça comme référence sur internet, j'imagine qu'il doit exister des enregistrements radio.
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Enrichetta..............Diane Elias
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- jean-didier
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Re: Bellini : I Puritani (édition critique)
Quelques précisions : la cabalette de Riccardo (en version baryton et ténor) est en fait plus longue que celle qu'on connaît. Il y a une coupure indiquée par Bellini concernant un passage de 12 mesures (plus la reprise). Ce passage est effectivement un peu lourdingue et tendu (avec des aigus) qui font que le pauvre Riccardo doit se retrouver exténué s'il chante cette version. Je n'ai jamais entendu d'enregistrement de cette version longue.
Sinon il est intéressant de voir que Bellini dans sa correspondance parle de la scène de la folie d'Elvira comme d'un trio (et non comme un morceau de parade comme ça l'est devenu). De même la polonaise du finale du premier acte est présentée comme un quatuor. Initialement Bellini avait écrit un "quartettino" (qu'il décrit lui-même comme "insignifiant" et dont la musique n'est pas connue) mais pour la Malibran il a écrit le morceau qu'on connaît (qu'il décrit comme si curieux et si brillant qu'elle en sera ravie) et que du coup il a introduit dans la version pour Paris et que Giulia Grisi a donc chanté.
Sinon au passage je suis en train de réécouter la version de Naples avec Chris Merritt et Katia Ricciarelli. Quel massacre de la part de Ricciarelli, n'y avait-il pas possibilité en 1986 de faire appel à une chanteuse compétente capable de chanter les notes ? Dommage avec un Arturo de la trempe de Christ Merritt (dont les moyens vocaux sont sous-employés dans cette version rabaissée) d'avoir une partenaire complètement dépassée par la situation. Dans la scène de la folie rabaissée en fa majeur, elle n'est même pas capable de finir sur un contre-ut brillant et se contente d'un si bémol piteux (non écrit, l'air tel qu'il est écrit finit dans le médium de la voix).
Sinon il est intéressant de voir que Bellini dans sa correspondance parle de la scène de la folie d'Elvira comme d'un trio (et non comme un morceau de parade comme ça l'est devenu). De même la polonaise du finale du premier acte est présentée comme un quatuor. Initialement Bellini avait écrit un "quartettino" (qu'il décrit lui-même comme "insignifiant" et dont la musique n'est pas connue) mais pour la Malibran il a écrit le morceau qu'on connaît (qu'il décrit comme si curieux et si brillant qu'elle en sera ravie) et que du coup il a introduit dans la version pour Paris et que Giulia Grisi a donc chanté.
Sinon au passage je suis en train de réécouter la version de Naples avec Chris Merritt et Katia Ricciarelli. Quel massacre de la part de Ricciarelli, n'y avait-il pas possibilité en 1986 de faire appel à une chanteuse compétente capable de chanter les notes ? Dommage avec un Arturo de la trempe de Christ Merritt (dont les moyens vocaux sont sous-employés dans cette version rabaissée) d'avoir une partenaire complètement dépassée par la situation. Dans la scène de la folie rabaissée en fa majeur, elle n'est même pas capable de finir sur un contre-ut brillant et se contente d'un si bémol piteux (non écrit, l'air tel qu'il est écrit finit dans le médium de la voix).
- jean-didier
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Re: Bellini : I Puritani (édition critique)
Je lis les notes critiques au compte-goûtes et j'en découvre tous les soirs. Je me dis que ça peut intéresser les fans de Bellini.
Les musicologues indiquent que Bellini a retravaillé sa partition jusqu'à septembre 1835 (je rappelle que les Puritains ont été créés à Paris en janvier 1835 et que Bellini est mort en septembre de la même année) et qu'ils estiment que s'il avait vécu, il aurait certainement continué de la retravailler. Aujourd'hui on ne peut pas dire qu'il existe une version définitive des Puritains. Bellini a lui-même opéré des coupes, soit pour la version de Naples Malibran / Duprez (qui n'a pas eu lieu d'ailleurs) soit après la générale parisienne et soit après. Plusieurs manuscrits (non autographes) de la partition d'orchestre ont été établis pour l'Italie, l'Allemagne avec des interventions personnelles de Bellini sur ces manuscrits.
Pour le largo du duo de l'acte 3 "Da quel di que ti mirai", ils indiquent que la version enregistrée par Bonynge (Pavarotti / Sutherland) est basée sur une reconstruction orchestrale à partir d'un piano/chant mais ne correspond pas à la véritable orchestration originale de Bellini.
Les musicologues indiquent que Bellini a retravaillé sa partition jusqu'à septembre 1835 (je rappelle que les Puritains ont été créés à Paris en janvier 1835 et que Bellini est mort en septembre de la même année) et qu'ils estiment que s'il avait vécu, il aurait certainement continué de la retravailler. Aujourd'hui on ne peut pas dire qu'il existe une version définitive des Puritains. Bellini a lui-même opéré des coupes, soit pour la version de Naples Malibran / Duprez (qui n'a pas eu lieu d'ailleurs) soit après la générale parisienne et soit après. Plusieurs manuscrits (non autographes) de la partition d'orchestre ont été établis pour l'Italie, l'Allemagne avec des interventions personnelles de Bellini sur ces manuscrits.
Pour le largo du duo de l'acte 3 "Da quel di que ti mirai", ils indiquent que la version enregistrée par Bonynge (Pavarotti / Sutherland) est basée sur une reconstruction orchestrale à partir d'un piano/chant mais ne correspond pas à la véritable orchestration originale de Bellini.
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Re: Bellini : I Puritani (édition critique)
jean-didier a écrit :Je lis les notes critiques au compte-goûtes et j'en découvre tous les soirs. Je me dis que ça peut intéresser les fans de Bellini.
Les musicologues indiquent que Bellini a retravaillé sa partition jusqu'à septembre 1835 (je rappelle que les Puritains ont été créés à Paris en janvier 1835 et que Bellini est mort en septembre de la même année) et qu'ils estiment que s'il avait vécu, il aurait certainement continué de la retravailler. Aujourd'hui on ne peut pas dire qu'il existe une version définitive des Puritains. Bellini a lui-même opéré des coupes, soit pour la version de Naples Malibran / Duprez (qui n'a pas eu lieu d'ailleurs) soit après la générale parisienne et soit après. Plusieurs manuscrits (non autographes) de la partition d'orchestre ont été établis pour l'Italie, l'Allemagne avec des interventions personnelles de Bellini sur ces manuscrits.
Pour le largo du duo de l'acte 3 "Da quel di que ti mirai", ils indiquent que la version enregistrée par Bonynge (Pavarotti / Sutherland) est basée sur une reconstruction orchestrale à partir d'un piano/chant mais ne correspond pas à la véritable orchestration originale de Bellini.
Bonynge est un excellent compositeur : on lui doit la cabalette de Valentine dans les Huguenots et c'est le seul qui l'a enregistré
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).