Jules Stockhausen - correspondance 1844-1864

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jean-didier
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Jules Stockhausen - correspondance 1844-1864

Message par jean-didier » 23 juil. 2015, 08:51

Jules Stockhausen
Itinéraire d’un chanteur à travers vingt années de correspondance, 1844-1864
Lettres réunies et annotées par Geneviève Honegger
Éditions Symétrie, janvier 2011
433 pages.

Cet ouvrage rassemble une partie de la correspondance de Jules Stockhausen (1826-1906), baryton alsacien qui s’est surtout illustré dans le Lied. Doté d’une relative petite voix visiblement, il renonce petit à petit à l’opéra après avoir été employé par l’Opéra comique où il participera à quelques créations (dont le Carnaval de Venise d’Ambroise Thomas). Ses lettres (principalement adressées à sa famille, ses parents surtout), montrent un artiste qui a eu du mal à trouver sa voie : hésitant entre le l’opéra et l’oratorio/Lied, il se rapprochera par sensibilité et sans doute du fait de ses capacités vocales limitées plutôt de ce 2e répertoire.
Bien que formé à l’école de Manuel Garcia, il est de plus en plus méprisant envers le répertoire qu’il qualifie de facile/superficiel (l’opéra italien, l’opéra comique français) ne voyant de réel intérêt que dans l’oratorio et le répertoire germanique. Dans la mouvance de Mendelssohn il s’ingénie à promouvoir le répertoire oublié de Bach, Händel puis de Mendelssohn, Beethoven et Schumann.
Son itinéraire nous permet tout de même d’avoir plusieurs témoignages sur le vrai répertoire :D et ses interprètes originaux : Pauline Viardot, Marietta Alboni, Jenny Lind, Giulia Grisi post-Puritani, Lablache et d’autres. Ses analyses détaillées nous permettent d’avoir une vision un peu plus nette sur certains aspects techniques et expressifs de leurs voix … ainsi que sur leurs personnalités.
Après sa petite carrière lyrique, il collabore avec Clara Schumann et chante de nombreux récitals / concerts en sa compagnie. Là aussi, c’est l’occasion de plusieurs témoignages sur le jeu de la veuve Schumann mais aussi sur sa personnalité : elle n’avait pas l’air commode et ne maniait pas la langue de bois. Dans un passage, elle se demande même pourquoi Stockhausen s’obstine à chanter certains Lieder rasoirs qui endorment tout le monde alors que le public attend aussi de la musique plus enjouée !
Dans cette correspondance, il y a pas mal de « déchets », enfin de détails qui ne concernent pas la musique : toutes ses déceptions amoureuses, la lutte avec ses parents à propos de la religion, etc. ce qui fait que j’avoue avoir survolé quelques lettres pas vraiment palpitantes. La dernière partie notamment est dédiée à la période où il se consacre à l’enseignement et la direction d’orchestre et de chœur, mais sans beaucoup de détails musicaux.

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