Ma plus grande soirée, c'était La Flûte enchantée à Aix, en... 1993 (?). Bizarrement, il m'a fallu près de dix ans avant de retourner écouter/voir un opéra. C'était comme un moment hors du temps. J'aimais déjà la musique classique et les gens chez qui j'étais en vacances cet été-là avaient eu la bonne idée de m'inviter au festival pour cette soirée. Comme ils étaient assez prout-prout et que ça faisait toute une histoire cette soirée, je crois que je me suis dit que c'était un spectacle magnifique mais trop bien pour moi (enfin, je me comprends).
C'était magique. Avant le spectacle, la douceur de l'air, le dîner en terrasse, le chemin vers l'archevêché constellé de tenues plus chic et belles les unes que les autres, la cour de l'Archevêché juste à taille humaine, la légère brise, la nuit qui tombe. Les quelques secondes avant que le spectacle ne commence lorsqu'on est éclairé que par les étoiles...
Quand les musiciens ont commencé à jouer l'ouverture j'étais déjà conquise. Le son des instruments "en vrai" n'a rien à voir avec le meilleur des CD. Et j'ai eu la chance de tomber sur une oeuvre superbe que je ne connaissais pratiquement pas, une mise en scène et des décors formidables, des chanteurs extra. Je n'étais pas à même de comparer bien sûr mais je sentais bien que ça tenait la route ! J'ai trouvé Papageno particulièrement formidable (c'était qui ? je vais chercher sur Google). Nous avions d'assez bonnes places pour voir toutes les expressions des visages et entendre parfaitement les chanteurs. Dessay (enceinte) ne m'avait pas spécialement impressionnée, j'étais polarisée sur Papageno, mais j'ai compris aux commentaires de l'entracte qu'elle était formidable
Du coup j'ai fait très attention au second air et c'est vrai que c'était impressionnant. Mais moins émouvant que l'air de Pamina qui m'a charmée définitivement (j'en ai d'ailleurs aujourd'hui pas mal de versions, ma préférée étant celle de Gundula Janowitz).
J'étais incapable de faire la part des choses entre les qualités de tel ou telle et l'ensemble musique/voix/oeuvre/contexte... Je crois malheureusement que je n'ai guère progressé sur ce terrain...
J'ai acheté un coffret de l'intégrale dès le lendemain. Il a été mon seul disque d'opéra à la maison pendant trèèèèèès longtemps.