je pense radicalement le contraire!HELENE ADAM a écrit : ↑01 oct. 2017, 14:05Je pense que si Kaufmann avait la voix d'Eyvazov (et surtout sa piètre technique musicale), personne ne l'aurait remarqué. Il n'a quand même percé qu'à presque 40 ans...
Et je pense que ni moi ni vous ne connaitriez même le nom d'Eyvazov, même avec le physique de Kaufmann, s'il n'était pas le mari d'Anna Netrebko....
De l'apparence dans le monde de l'opéra
Re: De l'apparence dans le monde de l'opéra
Re: De l'apparence dans le monde de l'opéra
La question qui se pose, alors, me paraît simple : Par qui était, et est toujours, constitué le public "d'hier" qui se déplace aujourd'hui ? Qui compose le public d'aujourd'hui ?
Les deux ont-ils les mêmes attentes ?
Edit : Ou au-moins (!) un socle commun ? Lequel ?
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- HELENE ADAM
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Re: De l'apparence dans le monde de l'opéra
@Jérôme : en laissant Eyvazov de côté car c'est vraiment trop caricatural et il est sûr qu'il ne remplira jamais la moindre salle, prend deux ténors du même âge qui ont "percé" à la même époque, qui sont tous les deux allemands, ont tous les deux un physique très avantageux, ont tous les deux chanté au MET au même âge (donc avec les mêmes chances de s'y faire remarquer), ont chanté Lohengrin le même mois, la même année, à Bayreuth, dans la même mise en scène, ont fait l'un et l'autre au moins une fois l'ouverture de la saison de la Scala, ont chanté des rôles importants à l'ONP et qui sont pourtant pas du tout au même niveau de notoriété...même s'ils sont tous les deux connus. Quelle est l'explication, si elle ne tient pas à leurs différences de prestations artistiques pures ?
@Romance : je ne sais pas répondre à la question, comme Jérôme ou Placido ou Bernard C, je suis du public d'hier comme de celui d'aujourd'hui. Et je me précipite écouter certains chanteurs ou chanteuses (et certains chefs d'ailleurs également) pour exactement les même raisons hier qu'aujourd'hui : parce qu'ils sont bons.
@Romance : je ne sais pas répondre à la question, comme Jérôme ou Placido ou Bernard C, je suis du public d'hier comme de celui d'aujourd'hui. Et je me précipite écouter certains chanteurs ou chanteuses (et certains chefs d'ailleurs également) pour exactement les même raisons hier qu'aujourd'hui : parce qu'ils sont bons.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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Re: De l'apparence dans le monde de l'opéra
Ah non Hélène, c'était pas ça le raisonnement!
Evidemment qu'à qualités physiques à peu près équivalentes, cette fourche caudine étant franchie, les critères artistiques feront la différence!
Mais c'est pas ça la question! La question est que justement cette fourche caudine ne devrait pas être la première à franchir! Et pour être très clair un Eyvazov qui aurait la voix de Kaufmann devrait pouvoir faire une plus grande carrière qu'un Kaufmann qui aurait la voix d'Eyvazov. Or, ce n'est pas ça qui se passerait dans la mentalité actuelle! C'est ce style de comparaison qu'il faut faire pour juger de ce qui impacte en 1er! Et ce qui impacte en 1er aujourd'hui, c'est l'apparence et ça c'est très regrettable!
Et moi je vais aller jusqu'à dire que si séduisant physiquement que puisse être un Grigolo, eh ben je suis prêt là maintenant tout de suite à en donner 10 des comme lui pour pouvoir récupérer un demi-Pavarotti!
Evidemment qu'à qualités physiques à peu près équivalentes, cette fourche caudine étant franchie, les critères artistiques feront la différence!
Mais c'est pas ça la question! La question est que justement cette fourche caudine ne devrait pas être la première à franchir! Et pour être très clair un Eyvazov qui aurait la voix de Kaufmann devrait pouvoir faire une plus grande carrière qu'un Kaufmann qui aurait la voix d'Eyvazov. Or, ce n'est pas ça qui se passerait dans la mentalité actuelle! C'est ce style de comparaison qu'il faut faire pour juger de ce qui impacte en 1er! Et ce qui impacte en 1er aujourd'hui, c'est l'apparence et ça c'est très regrettable!
Et moi je vais aller jusqu'à dire que si séduisant physiquement que puisse être un Grigolo, eh ben je suis prêt là maintenant tout de suite à en donner 10 des comme lui pour pouvoir récupérer un demi-Pavarotti!
Re: De l'apparence dans le monde de l'opéra
Quelques noms de ténors qui ont fait/font de grandes carrières:
Johan Botha, Ramon Vargas, Marcelo Alvarez, John Osborn, Michael Spyres.
Quelques autres noms de ténors, dont la réussite est beaucoup plus modeste:
Roberto de Biasio, Sébastien Guèze, Stephen Costello, Paolo Fanale.
(Pour ceux qui ne connaissent pas, il y a des photos sur Google.)
Qu'est-ce qui se passe?
P.S. Si l'idée est que, de toute façon, c'était mieux avant, alors aucun argument ne fait l'affaire.
Johan Botha, Ramon Vargas, Marcelo Alvarez, John Osborn, Michael Spyres.
Quelques autres noms de ténors, dont la réussite est beaucoup plus modeste:
Roberto de Biasio, Sébastien Guèze, Stephen Costello, Paolo Fanale.
(Pour ceux qui ne connaissent pas, il y a des photos sur Google.)
Qu'est-ce qui se passe?
P.S. Si l'idée est que, de toute façon, c'était mieux avant, alors aucun argument ne fait l'affaire.
- MariaStuarda
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Re: De l'apparence dans le monde de l'opéra
Personne n’est obligé d’être c... en même temps !
Les gens qui traitent une artiste d’hippopotame, excuse moi Jérome (et désolé si c’est un ami) mais j’ai du mal à les qualifier autrement.
Re: De l'apparence dans le monde de l'opéra
Petit détail, tu aurais dû inverser côté renommée , Costello et Spyres.elisav a écrit : ↑01 oct. 2017, 15:22Quelques noms de ténors qui ont fait/font de grandes carrières:
Johan Botha, Ramon Vargas, Marcelo Alvarez, John Osborn, Michael Spyres.
Quelques autres noms de ténors, dont la réussite est beaucoup plus modeste:
Roberto de Biasio, Sébastien Guèze, Stephen Costello, Paolo Fanale.
(Pour ceux qui ne connaissent pas, il y a des photos sur Google.)
Qu'est-ce qui se passe?
P.S. Si l'idée est que, de toute façon, c'était mieux avant, alors aucun argument ne fait l'affaire.
Pour l'heure Costello fait une carrière internationale nettement plus prestigieuse que Spyres ( ceci dit Spyres n'est pas dénué de charme)
Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: De l'apparence dans le monde de l'opéra
Le fait est peut être là. Nous admettons une intelligence hors norme avec un corps contrefait, nous reconnaissons un talent exceptionnel sous une apparence qui n'est pas dans la norme voulue, aujourd'hui, dans le monde de tous les jours. Mais une jolie femme ou un bel homme restent une jolie femme ou un bel homme, quelle que soit l'époque. Ne changent que des détails.
Y aurait-il une échelle d'appréciation du public d'aujourd'hui, différente de celle du public "d'hier" ? J'entends par là, des amateurs éclairés qui pratiquent l'opéra depuis des décennies, par rapport à des amateurs qui "s'investissent" moins, qui ont d'autres pôles d'intérêt (encore que...).
Pourquoi le public d'aujourd'hui raillerait-il plus une femme ou un homme en chair que celui d'hier ? Cela devait aussi exister, non ?
Les approches de certains media pourraient être prises en compte ds ce nouveau public, incapable d'apprécier une voix, parce que celle ou celui qui est sur scène a des kilos de trop ou je ne sais quoi.
Oui, une certaine "crédibilité" apporte un plus, mais la voix, la voix, qui interprète un immense compositeur, c'est quand même elle qui vous bouleverse, hier comme aujourd'hui. Enfin, il me semble.
Je me rappelle pourtant la dernière fois que j'ai entendu Pavarotti. Quelle tristesse ! Lui que j'avais entendu, magnifique, flamboyant, est "revenu", un bref moment, puis plus rien. Pas parce qu'il était gros, parce qu'il ne pouvait plus chanter.
Y aurait-il une échelle d'appréciation du public d'aujourd'hui, différente de celle du public "d'hier" ? J'entends par là, des amateurs éclairés qui pratiquent l'opéra depuis des décennies, par rapport à des amateurs qui "s'investissent" moins, qui ont d'autres pôles d'intérêt (encore que...).
Pourquoi le public d'aujourd'hui raillerait-il plus une femme ou un homme en chair que celui d'hier ? Cela devait aussi exister, non ?
Les approches de certains media pourraient être prises en compte ds ce nouveau public, incapable d'apprécier une voix, parce que celle ou celui qui est sur scène a des kilos de trop ou je ne sais quoi.
Oui, une certaine "crédibilité" apporte un plus, mais la voix, la voix, qui interprète un immense compositeur, c'est quand même elle qui vous bouleverse, hier comme aujourd'hui. Enfin, il me semble.
Je me rappelle pourtant la dernière fois que j'ai entendu Pavarotti. Quelle tristesse ! Lui que j'avais entendu, magnifique, flamboyant, est "revenu", un bref moment, puis plus rien. Pas parce qu'il était gros, parce qu'il ne pouvait plus chanter.
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- Baryton
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Re: De l'apparence dans le monde de l'opéra
Cosimus a écrit :
A l'opposé, connaissant l'esthétique de Bob Wilson, qui songerait à choisir une Mélisande qui ne saurait endosser la robe immaculée splendide du rôle ?
Dans cette discussion, cette remarque retient surtout mon intérêt. Et je ne comprends pas comment on peut fagoter ainsi certain(e)s chanteurs -euses. Que le physique de l'un ou de l'autre soit plus avantageux, cela peut-il se discuter : il en est à l'opéra (certes théâtre de l'apparence) comme dans la vie. Mais au quotidien chacun choisit ses vêtements et n'est soumis au regard que de quelques uns. A l'opéra, les costumes sont conçus en amont, et s'imposent alors aux interprètes (certes avec retouches, aménagements, ajustement), mais sans changer en profondeur l'esthétique d'ensemble. Et ce peut être catastrophique, gâchant le spectacle, ou pervertissant la beauté de telle interprétation. Il faut parfois fermer les yeux et savourer sans que l'apparence vienne briser le charme. Un seul exemple : la remarquable Tamara Wilson et sa robe de mariée très ajustée dans l'Ernani du Capitole la saison dernière !trop souvent maintenant le vestiaire est plus ou moins seyant (je pense, pour prendre des exemples simples, à certain Parsifal en costume marin avec culotte courte dans la mise en scène de Herheim à Bayreuth, qui ne pouvait être que ridicule dans cet accoutrement) ou adapté (je ne vois pas qui d'autre que Ryan Mc Kinny pourrait interpréter Amfortas dans la mise en scène actuelle de Laufenberg)
A l'opposé, connaissant l'esthétique de Bob Wilson, qui songerait à choisir une Mélisande qui ne saurait endosser la robe immaculée splendide du rôle ?
Re: De l'apparence dans le monde de l'opéra
Bernard C a écrit : ↑01 oct. 2017, 16:22Petit détail, tu aurais dû inverser côté renommée , Costello et Spyres.elisav a écrit : ↑01 oct. 2017, 15:22Quelques noms de ténors qui ont fait/font de grandes carrières:
Johan Botha, Ramon Vargas, Marcelo Alvarez, John Osborn, Michael Spyres.
Quelques autres noms de ténors, dont la réussite est beaucoup plus modeste:
Roberto de Biasio, Sébastien Guèze, Stephen Costello, Paolo Fanale.
(Pour ceux qui ne connaissent pas, il y a des photos sur Google.)
Qu'est-ce qui se passe?
P.S. Si l'idée est que, de toute façon, c'était mieux avant, alors aucun argument ne fait l'affaire.
Pour l'heure Costello fait une carrière internationale nettement plus prestigieuse que Spyres ( ceci dit Spyres n'est pas dénué de charme)
Bernard
Bon, en termes de beauté et de prestige, tout est relatif.
A la place de Costello, prenons comme exemple Joseph Keiser ou John Tessier, dont la réussite n'a rien à voir avec celle de Spyers (le "look" non plus...).
Parmi les grands noms d'aujourd'hui on peut mentionner aussi Javier Camarena.