Les carabistouilles des critiques (et des autres)
Re: Les carabistouilles des critiques (et des autres)
C'est quand même "surprenant" pour ne pas dire plus que Ph. Jordan fasse autant d'erreurs sur Don Carlos.
Il y a bien sûr la chronologie ( c'est La Muette de Portici et Guillaume Tell qui définissent le cadre de ce que sera le Grand Opéra) mais en disant que Verdi incorpore la politique à son DC est une belle bourde. Une caractéristique du Grand Opéra est de mêler dans le livret un conflit privé à un conflit public. C'est ce qu'ont fait Verdi et ses librettistes pour faire une œuvre répondant aux canons du genre.
Après le quizz de Lissner, la leçon de musicologie de Jordan...
Il y a bien sûr la chronologie ( c'est La Muette de Portici et Guillaume Tell qui définissent le cadre de ce que sera le Grand Opéra) mais en disant que Verdi incorpore la politique à son DC est une belle bourde. Une caractéristique du Grand Opéra est de mêler dans le livret un conflit privé à un conflit public. C'est ce qu'ont fait Verdi et ses librettistes pour faire une œuvre répondant aux canons du genre.
Après le quizz de Lissner, la leçon de musicologie de Jordan...
- Polyeucte
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Re: Les carabistouilles des critiques (et des autres)
Enfin pour le côté politique, Jordan ne dit pas que Verdi innove d'un point de vue Grand Opéra, mais qu'il tranche par rapport à ses productions antérieurs. De ce côté là, je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il a tord.
Après, qu'il tranche par rapport à ses habitudes propres ne veut pas dire qu'il tranche avec les habitudes du Grand Opéra.
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"Périsse mon œuvre, périsse mon Faust, mais que Polyeucte soit repris et vive " Charles GOUNOD
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Re: Les carabistouilles des critiques (et des autres)
Dans les livrets des opéras de Verdi qui précèdent Don Carlos, l'intrigue politique des œuvres littéraires dont ils s'inspirent , lorsqu'elle existe, est systématiquement éludée (Giovanna d'Arco, I Masnadieri, Luisa Miller), notamment lorsque le texte initial est de Schiller, un révolté.
Il est vrai que dans Don Carlos, une pièce également de Schiller, la dimension politique est cette fois conservée, d'autant plus que le sujet traite de la destruction des aspirations humaines des protagonistes face aux enjeux de pouvoir, et c'est ce que voulait dire Philippe Jordan, à mon avis.
Il est vrai que dans Don Carlos, une pièce également de Schiller, la dimension politique est cette fois conservée, d'autant plus que le sujet traite de la destruction des aspirations humaines des protagonistes face aux enjeux de pouvoir, et c'est ce que voulait dire Philippe Jordan, à mon avis.
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"Le problème à l'opéra, c'est son public." Patrice Chéreau.
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Re: Les carabistouilles des critiques (et des autres)
Accessoirement, Boccanegra est quand même antérieur à Don Carlos...
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Re: Les carabistouilles des critiques (et des autres)
Oui, mais l'intrigue politique n'y est pas aussi prégnante car les forces qui poussent à la révolte contre Boccanegra reposent avant tout sur une histoire de jalousie amoureuse.
Dans Don Carlos, les intérêts politiques (paix entre la France et l'Espagne, libération de la Flandres, maintien de l'unité de l'Empire espagnol par Philippe II et l'Inquisiteur) ont un rôle majeur.
Les histoires sentimentales y sont broyées.
Dans Don Carlos, les intérêts politiques (paix entre la France et l'Espagne, libération de la Flandres, maintien de l'unité de l'Empire espagnol par Philippe II et l'Inquisiteur) ont un rôle majeur.
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Re: Les carabistouilles des critiques (et des autres)
Dans les Vêpres siciliennes aussi, et c'est encore avant ...David-Opera a écrit : ↑28 sept. 2017, 12:40Oui, mais l'intrigue politique n'y est pas aussi prégnante car les forces qui poussent à la révolte contre Boccanegra reposent avant tout sur une histoire de jalousie amoureuse.
Dans Don Carlos, les intérêts politiques (paix entre la France et l'Espagne, libération de la Flandres, maintien de l'unité de l'Empire espagnol par Philippe II et l'Inquisiteur) ont un rôle majeur.
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Re: Les carabistouilles des critiques (et des autres)
Désolé, Jordan dit "En incorporant une intrigue politique au cœur de l’œuvre" : or Verdi ne fait que mettre en musique un livret, et tous les livrets de l'Opéra de Paris sont un peu dans le même genre.Polyeucte a écrit : ↑28 sept. 2017, 11:56Enfin pour le côté politique, Jordan ne dit pas que Verdi innove d'un point de vue Grand Opéra, mais qu'il tranche par rapport à ses productions antérieurs. De ce côté là, je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il a tord.
Après, qu'il tranche par rapport à ses habitudes propres ne veut pas dire qu'il tranche avec les habitudes du Grand Opéra.
Je n'avais pas vu la bourde suivante : " (Verdi) rompt avec la trilogie Rigoletto - Le Trouvère - La Traviata où la narration convergeait exclusivement vers une romance amoureuse ».
Jordan oublie qu'entre temps il y a eu Les Vêpres siciliennes (1855), Simon Boccanegra (1857), Aroldo (1857), Un ballo in maschera (1859), La forza del destino (1862), avant d'arriver à Don Carlos (1867).
Tu parles d'une rupture !
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Re: Les carabistouilles des critiques (et des autres)
Entendu dans les grosses têtes. Une question: qui à composé "un tel opéra" ? (Je ne me souviens plus du titre en question). Un des sociétaires: "Rachmaninoff ?". Roselyne Bachelot, pleine d'assurance, voire de suffisance: "Rachmaninoff n'a jamais composé d'opéra". (C'est d'autant plus dommage que ça fait partie de ses meilleurs compositions. (Surtout "Le Chevalier Avare".)
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Re: Les carabistouilles des critiques (et des autres)
Je n'imagine pas Jordan ne pas connaître la chronologie des œuvres de Verdi, mais il n'y a que des passionnés pour s'y intéresser de près.
Il simplifie donc le discours afin de toucher le plus grand nombre :
Traviata, Trovatore, Rigoletto, pas mal de monde connait. Quant à Aroldo ou Le Bal Masqué, là, cela devient plus pointu.
Il simplifie donc le discours afin de toucher le plus grand nombre :
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Re: Les carabistouilles des critiques (et des autres)
Je savais que l'ONP pouvait compter sur toi Salauds de spécialistes de la spécialité !David-Opera a écrit : ↑28 sept. 2017, 13:42Je n'imagine pas Jordan ne pas connaître la chronologie des œuvres de Verdi, mais il n'y a que des passionnés pour s'y intéresser de près.
Il simplifie donc le discours afin de toucher le plus grand nombre :
Traviata, Trovatore, Rigoletto, pas mal de monde connait. Quant à Aroldo ou Le Bal Masqué, là, cela devient plus pointu.
Jordan ne simplifie pas, il raconte des conneries (de toute façon, si ça se trouve, ce n'est pas lui qui les a écrites). C'est la rue qui a libéré l'Espagne de Don Carlos ?
S'il veut faire simple, pourquoi raconter cette carabistouille de rupture entre Traviata et Don Carlos alors que 14 ans séparent leurs créations ? Comme c'est "pour le plus grand nombre", on peut dire n'importe quoi ? Madame Michu hésitait à prendre des places, mais comme il y a rupture avec Traviata, elle ne veut plus manquer ça ?
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