Bilan de la saison 2003-2004

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EdeB
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Message par EdeB » 29 juin 2004, 14:04

lyricomaniaque a écrit :Bilan de la saison : vive la province
Entièrement d'accord !

Je m'aperçois que je n'ai pas réussi à caser un spectacle que j'ai vraiment beaucoup aimé, sans arriver à lui trouver une catégorie spéciale , La Somnambula d'Avignon... divertissement charmant (au sens premier du terme), équilibré, ravissant, avec des solistes justes et engagés. Le mettre en "coup de coeur" ?
L'opéra-théâtre d'Avignon arrive toujours à concocter de délicieuses surprises à chaque saison. Bravo et merci !

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philou
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Message par philou » 29 juin 2004, 14:35

EdeB a écrit :
Ben dis donc !! C'est môa qui ait créé ces catégories improbables, et j'en ai encore plein en réserve
O grande prêtresse, ce n'est quand même pas de ma faute si tu as la flemme de te connecter sous ton pseudo à toâ ! Quand je l'ai lu, le post était de Jérôme !
EdeB a écrit : Meilleure découverte de l'année (et de loin) : ODB ! C'est vraiment génial de vous lire tous les jours ! :trampoline:

:D On peut te retourner le compliment !
Merci ! Ca me va droit au coeur ! :loveletter:

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Michel
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Message par Michel » 29 juin 2004, 18:07

Après bien des hésitations sur la vanité de l'exercice, je m'y colle aussi... J'ai supposé qu'il fallait choisir dans les spectacles auxquels on avait personnellement assisté... tant pis pour les oublis!

Meilleur chef : John Eliot GARDINER (Les Troyens au Châtelet)

Chef le plus décevant : John NELSON (Alcina à Garnier)

Meilleur mise en scène (nouvelle) : Laurent PELLY (L'Heure Espagnole/Gianni Schicchi à Garnier)

Meilleure mise en scène (reprise) : David McVICAR (Agrippina à La Monnaie)

Mise en scène la plus décevante : Andreas HOMOKI (Tannhäuser au Châtelet) et Francesca ZAMBELLO (Il
Trovatore à Bastille)

Meilleur chanteur : Anthony MICHAELS-MOORE (Il Trovatore à Bastille)

Chanteur le plus décevant : Vladimir GALOUZINE (Otello à Bastille)

Meilleure chanteuse : Anna Caterina ANTONACCI (Les Troyens au Châtelet/Agrippina à La Monnaie) et Malena ERNMAN (Agrippina à La Monnaie)

Chanteuse la plus décevante : Alexia COUSIN (Manon à Bastille)

Meilleur choeur : Les Musiciens du Louvre-Grenoble (Semele au TCE, avec Ph dedans... évidemment :-))

Coup de coeur : Laurence DALE pour son unique (hélas) saison messine

Au final, une saison 2003-2004 sans vrai choc et sans immortel souvenir... Deviendrais-je blasé? :cry: J'espère bien que non!!! 2004-2005 confirmera ou infirmera :wink:

tuano
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Message par tuano » 29 juin 2004, 18:58

Michel a écrit :
Mise en scène la plus décevante : Andreas HOMOKI (Tannhäuser au Châtelet) et Francesca ZAMBELLO (Il
Trovatore à Bastille)
Décevant ? Bizarre... J'ai trouvé que ce n'était absolument pas décevant du tout. Je n'ai pas du tout aimé mais c'était parfaitement conforme à ce que j'attendais de Homoki et de Zambello !

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philou
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Message par philou » 29 juin 2004, 22:48

tuano a écrit : Décevant ? Bizarre... J'ai trouvé que ce n'était absolument pas décevant du tout. Je n'ai pas du tout aimé mais c'était parfaitement conforme à ce que j'attendais de Homoki et de Zambello !
Au contraire ! Quand on se rappelle de superbes réussites comme Die Frau par Homoki, ou le Dialogue ou Guerre et Paix par Zambello, on peut légitimement s'attendre à unTrouvère ou un Tannhäuser d'une autre trempe, non ? Pour moi aussi la deception n'en fut que plus grande !

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Message par tuano » 30 juin 2004, 09:55

philou a écrit : Au contraire ! Quand on se rappelle de superbes réussites comme Die Frau par Homoki, ou le Dialogue ou Guerre et Paix par Zambello, on peut légitimement s'attendre à unTrouvère ou un Tannhäuser d'une autre trempe, non ? Pour moi aussi la deception n'en fut que plus grande !
Alors oui, die Frau ohne Schatten était une réussite parce que c'est un opéra difficile à mettre en scène, avec ses niveaux (divin et terrestre) et le problème visuel à résoudre en ce qui concerne les ombres.
Cependant, avoir ce décor cubique avec une boule géante au milieu devenait fatigant, à force. Le conte compliqué de Hoffmannstahl gagnait sans doute à être simplifié de manière géométrique mais appliquer cette méthode à Tannhäuser ne pouvait pas fonctionner.

Je n'ai jamais pu voir Guerre et Paix à cause des grèves. J'ai bien aimé Dialogues sans trouver cela mémorable. Je considère que Francesca Zambello est une routinière de la scène lyrique, qui garantit un niveau minimum sans jamais atteindre le génie. Pour le Trouvère, c'est dangereux car c'est une oeuvre qui fonctionne mieux musicalement que scéniquement.

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Xavier
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Message par Xavier » 30 juin 2004, 10:26

tuano a écrit :Pour le Trouvère, c'est dangereux car c'est une oeuvre qui fonctionne mieux musicalement que scéniquement.
C'est surtout une oeuvre dont la continuité de l'action est totalement explosée. Contrairement à ce qu'on dit beaucoup, ce qui se passe sur scène n'est pas très compliqué, au contraire c'est très simple. La complexité de l'intrigue réside dans ce qu'on ne voit pas : ce qui s'est passé 15 ans avant, ce qui se passe entre les scènes. Les personnages racontent l'histoire plus qu'ils ne la jouent. C'est un procédé similaire à la bataille remportée par Le Cid (Nous partîmes cinq cent...).

A part à deux ou trois moments (les deux ou trois dernières minutes I, du II et du IV), il n'y a rien à voir sur scène que des personnages qui se dévoilent en racontant. En plus, chaque scène est sensée se passer le soir, la nuit, au point du jour ou dans un lieu sans lumière.

Cet opéra est ainsi la négation même du métier de décorateur tel qu'il est concu aujourd'hui. Le seul travail productif que peut faire un metteur en scène est d'appuyer la caractérisation des personnages en travaillant leur gestuelle et leurs attitudes les uns par rapport aux autres. Dans une salle comme Bastille et dans une optique de reprise, ça n'est pas évident.

En outre, j'ai tendance à penser que plus que pour tout autre, une transposition moderne est néfaste à l'ambiance. Cette histoire de sorcière, d'enfants échangés, d'honneur, de cruauté, de supertition, n'est viable que dans un monde a-rationnel comme celui d'un moyen-âge, même de fantaisie. Transposer ça au XIXième ou au XXième siècle ne fait qu'accentuer le caractère improbable de l'action selon nos critères rationnels modernes.

A mon avis, Le trouvère peut très bien fonctionner scéniquement si le metteur en scène ne transpose pas dans les années 30, si le décorateur se cantonne dans un jeux de formes sombres, imprecises et inquiétantes et si la direction d'acteur est subtile. Bref, cela demande une modestie et une économie de moyens à des années lumières des conceptions de mise en scène qui président à l'opéra actuel.

X

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Message par tuano » 30 juin 2004, 10:35

Je me demande si quelqu'un a déjà réussi un Trouvère. C'est la seule production que j'ai vue, en plus du film avec del Monaco et Gencer.

C'est un peu comme Lucia di Lammermoor. Je trouve que ça ne fonctionne jamais scéniquement. La production "moderne" de Serban est ridicule, la "traditionnelle" de Berlin encore plus et celle de "Lucie" était vraiment ennuyeuse et pas du tout romantique. Peut-être que la meilleure production que j'ai vue était celle de Rouen, qui ne m'a pas marqué du tout mais qui ne m'a pas dérangé non plus (à part les chiens qui aboient au premier acte et l'Alisa borgne).
Pourtant, chaque représentation a été mémorable et je dirais même, transcendante, grâce à la musique.

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David-Opera
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Message par David-Opera » 30 juin 2004, 12:26

Je vous recommande la production de ZEFFIRELLI actuellement représentée dans les arènes de VERONE.

Tout est fidèle : la violence de cette période moyen-ageuse, une magnifique scène au couvent, un flamboyants choeur des forgerons avec des scènes orchestrales rajoutées pour laisser le champs à des danses gitanes.

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Xavier
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Message par Xavier » 30 juin 2004, 13:28

David-Opera a écrit :Tout est fidèle : la violence de cette période moyen-ageuse, une magnifique scène au couvent, un flamboyants choeur des forgerons avec des scènes orchestrales rajoutées pour laisser le champs à des danses gitanes.
Comment ça rajoutées ? Ne serait-cve pas par hasard la musique du ballet composé pour la version parisienne ?

X, curieux

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