J'ai une certaine suite dans les idées.
Cycle Chéreau - ONP - Studio Bastille
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Re: Cycle Chéreau - ONP - Studio Bastille
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"Le problème à l'opéra, c'est son public." Patrice Chéreau.
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Re: Cycle Chereau - ONP - Studio Bastille
Même chose pour moi. Je vais donner ma place.Calaf a écrit : ↑22 nov. 2017, 12:51Pour certains si... Et pour ma part je renonce, n'ayant jamais vu ni écouté cet opéra auparavant.David-Opera a écrit : ↑22 nov. 2017, 12:35Ce n'est quand même pas une découverte, Lulu, on peut faire sans.
Re: Cycle Chereau - ONP - Studio Bastille
Quand j'ai vu cette production j'avais 12 ans. A l'époque il n'y avait pas de surtitrage à Garnier, et je ne parlais pas l'allemand. J'ai lu le livret en traduction française avant d'aller au spectacle, et très sincèrement la direction d'acteurs est tellement claire, explicite, évidente, que je suis resté captivé sans jamais décrocher. Je pense que la vidéo de ce spectacle peut très bien se savourer même sans sous-titre, à condition évidemment d'avoir lu au moins un résumé détaillé avant de venir.lionrougeetblanc a écrit : ↑22 nov. 2017, 14:01Même chose pour moi. Je vais donner ma place.Calaf a écrit : ↑22 nov. 2017, 12:51Pour certains si... Et pour ma part je renonce, n'ayant jamais vu ni écouté cet opéra auparavant.David-Opera a écrit : ↑22 nov. 2017, 12:35Ce n'est quand même pas une découverte, Lulu, on peut faire sans.
Re: Cycle Chereau - ONP - Studio Bastille
Même chose pour moi, si ce n'est que j'avais 24 ans...paco a écrit : ↑22 nov. 2017, 15:28Quand j'ai vu cette production j'avais 12 ans. A l'époque il n'y avait pas de surtitrage à Garnier, et je ne parlais pas l'allemand. J'ai lu le livret en traduction française avant d'aller au spectacle, et très sincèrement la direction d'acteurs est tellement claire, explicite, évidente, que je suis resté captivé sans jamais décrocher. Je pense que la vidéo de ce spectacle peut très bien se savourer même sans sous-titre, à condition évidemment d'avoir lu au moins un résumé détaillé avant de venir.lionrougeetblanc a écrit : ↑22 nov. 2017, 14:01Même chose pour moi. Je vais donner ma place.Calaf a écrit : ↑22 nov. 2017, 12:51Pour certains si... Et pour ma part je renonce, n'ayant jamais vu ni écouté cet opéra auparavant.David-Opera a écrit : ↑22 nov. 2017, 12:35Ce n'est quand même pas une découverte, Lulu, on peut faire sans.
Tu m'as convaincu. J'y vais. En mémoire de...
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Re: Cycle Chereau - ONP - Studio Bastille
Quel chef d'oeuvre que ce Lulu, j'en frissonne encore. Proche de la perfection.Il prezzo a écrit : ↑22 nov. 2017, 17:16Même chose pour moi, si ce n'est que j'avais 24 ans...paco a écrit : ↑22 nov. 2017, 15:28Quand j'ai vu cette production j'avais 12 ans. A l'époque il n'y avait pas de surtitrage à Garnier, et je ne parlais pas l'allemand. J'ai lu le livret en traduction française avant d'aller au spectacle, et très sincèrement la direction d'acteurs est tellement claire, explicite, évidente, que je suis resté captivé sans jamais décrocher. Je pense que la vidéo de ce spectacle peut très bien se savourer même sans sous-titre, à condition évidemment d'avoir lu au moins un résumé détaillé avant de venir.lionrougeetblanc a écrit : ↑22 nov. 2017, 14:01Même chose pour moi. Je vais donner ma place.Calaf a écrit : ↑22 nov. 2017, 12:51Pour certains si... Et pour ma part je renonce, n'ayant jamais vu ni écouté cet opéra auparavant.David-Opera a écrit : ↑22 nov. 2017, 12:35Ce n'est quand même pas une découverte, Lulu, on peut faire sans.
Tu m'as convaincu. J'y vais. En mémoire de...
je me suis fait la réflexion que Teresa Stratas (Lulu) avait des points communs avec Evelyn Herlitzius (Elektra). Chéreau, homme de théâtre, d'opéra mais aussi de cinéma, concevait ses mises en scène avec des acteurs (chanteurs) spécifiques qui correspondaient étroitement à l'idée qu'il se faisait des rôles de la pièce, du film ou de l'opéra. La manière dont il fusionne avec ses acteurs sur la scène est fascinante. Et la précision du moindre détail qui parait pourtant si naturel, fait mouche à chaque fois. Quatre notes de piano et quatre pas précipités de Lulu... au millimètre. Décors, costumes, ambiances, jeu d'acteurs, tout est d'une modernité sidérante. Beaucoup de nos artistes d'aujourd'hui pourraient prendre des leçons auprès de ceux-ci qui en 1979, jouaient si bien cette histoire de descente aux enfers devant un grand escalier vertigineux. Et apprendre à mourir en scène aussi bien qu'eux (elle).
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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Re: Cycle Chéreau - ONP - Studio Bastille
Entretien entre Patrice Chéreau et Alain Duault à propos des Contes d’Hoffmann
L’Avant-scène opéra n°25 - janvier février 1980 - page 109
C’est Rolf Liebermann qui, en 1971, m’a proposé de monter Les Contes d’Hoffmann. Mais cette proposition était en fait pour 1974, et en 1974, quand il a été temps, j’avais perdu beaucoup des envies de faire ce spectacle. En 1971, j’en avais encore envie : c’était deux ans après L’Italienne à Alger, j’étais en Italie : c’était donc une possibilité pour moi de rentrer en France, de travailler en France. Et c’était une possibilité de faire ce qu’à l’époque, beaucoup plus que maintenant, j’avais très envie de faire, c’est-à-dire de monter des opéras. J’étais donc disposé à accepter ce qu’on me proposait.
A présent, je n’ai plus envie de me laisser entraîner à ce que la mise en scène d’opéra devienne mon métier. Et quand je vois le public d’opéra, que j’ai appris à découvrir, je me rends compte que ces gens me sont étrangers, sont la plupart du temps d’une inculture saisissante, que je n’ai rien à leur dire, que je ne veux rien avoir à leur dire. Surtout, je crois que si je continuais à faire de la mise en scène d’opéra, j’entrerais dans le répertoire et je risquerais de prendre de bien mauvaises habitudes, c’est-à-dire de désapprendre ce que j’ai appris – et ce que j’ai appris, je l’ai appris au théâtre. J’ai pu faire des mises en scène d’opéras parce que j’y ai utilisé ce que j’ai appris au théâtre, alors qu’à l’opéra je n’apprends rien. J’ai pu travailler à l’opéra avec certaines personnalités individuellement intéressantes, mais je n’y ai jamais eu la même passion et les mêmes émotions qu’avec des acteurs, qui proposent, qui inventent, qui relancent le travail scénique. D’autre part, me gêne cet « unanimisme » confortable autour de l’opéra, sorte de jouissance sans risque autour d’un corps mort, et qui vient du genre même de l’opéra, genre « réconciliateur » appuyé sur « l’éternité » de la musique où se noient les contradictions.
Mais donc, puisque j’avais accepté, je me suis attaché à monter ces Contes d’Hoffmann du mieux que je le pouvais.
L’Avant-scène opéra n°25 - janvier février 1980 - page 109
C’est Rolf Liebermann qui, en 1971, m’a proposé de monter Les Contes d’Hoffmann. Mais cette proposition était en fait pour 1974, et en 1974, quand il a été temps, j’avais perdu beaucoup des envies de faire ce spectacle. En 1971, j’en avais encore envie : c’était deux ans après L’Italienne à Alger, j’étais en Italie : c’était donc une possibilité pour moi de rentrer en France, de travailler en France. Et c’était une possibilité de faire ce qu’à l’époque, beaucoup plus que maintenant, j’avais très envie de faire, c’est-à-dire de monter des opéras. J’étais donc disposé à accepter ce qu’on me proposait.
A présent, je n’ai plus envie de me laisser entraîner à ce que la mise en scène d’opéra devienne mon métier. Et quand je vois le public d’opéra, que j’ai appris à découvrir, je me rends compte que ces gens me sont étrangers, sont la plupart du temps d’une inculture saisissante, que je n’ai rien à leur dire, que je ne veux rien avoir à leur dire. Surtout, je crois que si je continuais à faire de la mise en scène d’opéra, j’entrerais dans le répertoire et je risquerais de prendre de bien mauvaises habitudes, c’est-à-dire de désapprendre ce que j’ai appris – et ce que j’ai appris, je l’ai appris au théâtre. J’ai pu faire des mises en scène d’opéras parce que j’y ai utilisé ce que j’ai appris au théâtre, alors qu’à l’opéra je n’apprends rien. J’ai pu travailler à l’opéra avec certaines personnalités individuellement intéressantes, mais je n’y ai jamais eu la même passion et les mêmes émotions qu’avec des acteurs, qui proposent, qui inventent, qui relancent le travail scénique. D’autre part, me gêne cet « unanimisme » confortable autour de l’opéra, sorte de jouissance sans risque autour d’un corps mort, et qui vient du genre même de l’opéra, genre « réconciliateur » appuyé sur « l’éternité » de la musique où se noient les contradictions.
Mais donc, puisque j’avais accepté, je me suis attaché à monter ces Contes d’Hoffmann du mieux que je le pouvais.