Chanteurs et danseurs ?

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tuano
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Message par tuano » 08 déc. 2004, 12:53

Si le chorégraphe est inspiré, cela vaut le coup de garder le ballet. Sinon, c'est le naufrage assuré ! Donc on peut difficilement savoir à l'avance si c'est une bonne décision ou non de donner le ballet.

C'est souvent la page mineure de l'oeuvre, que le compositeur a mis parce que ça faisait partie de la commande. En revanche, quand c'était vraiment voulu, il faut le garder, comme dans les Troyens par exemple, qui n'étaient pas une oeuvre de commande.
Gardiner expliquait que le ballet du quatrième acte entraîne une montée érotique qui devient vite insupportable pour Didon, qui essaie en vain de ne pas tomber amoureuse d'Énée. C'est pour cela qu'elle congédie les danseurs à la fin du pas des esclaves nubiennes. Gardiner regrettait la chorégraphie trop gentille du spectacle du Châtelet qui ne traduisait pas les intentions de Berlioz.

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Rameau
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Message par Rameau » 08 déc. 2004, 12:55

Le problème aussi c'est que c'est rare que les chorégraphies faites dans les opéras soient faites par les meilleurs chorégraphes du monde. En effet on peut attendre beaucoup de l'Orphée de Pina Bausch, mais c'est une exception! Il faudrait trouver de bonnes équipes chorégraphes/metteurs en scène, avec une vision commune, pour éviter que ça fasse pièce rapportée.

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Message par tuano » 08 déc. 2004, 12:57

Bianca Li à l'Opéra Bastille semblait une bonne idée...

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Arnold
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Message par Arnold » 08 déc. 2004, 18:55

OUI (encore un) il faut garder les ballets. La plupart du temps, ils ont été voulus et non subis. Et même lorsqu'ils ont été subis, les compositeurs se sont fort bien acquittés de cette tâche sans doute ingrate pour eux.
Si on admet qu'ils font partie intégrante du spectable, ils doivent alors s'inscrire dans un ensemble cohérent et être, stylistiquement, subordonnés à l'esprit de l'oeuvre qui les englobe.
Lorsqu'il y a naufrage (voir plus haut) les chorégraphes sont rarement à blâmer surtout lorsque, selon leurs propres termes, on leur a laissé carte blanche (entendu ici dans le sens de "fais ce que tu veux"). Il est normal, alors, qu'ils cherchent à se faire plaisir. Lorsqu'on barre un navire, on ne laisse carte blanche à personne. On laisse chacun faire son métier, certes, mais on surveille, non ? Je n'ai jamais vu un metteur en scène laisser carte blanche à un décorateur, à un costumier, c'est à dire prendre le risque d'assumer des choix qui ne sont pas les siens. Alors pourquoi cette attitude démissionnaire de leur part souvent constatée à l'égard de leurs chorégraphes ? Il me semble que les grands directeurs artistiques et les grands metteurs en scène sont précisément ceux qui savent assurer une convergence des disciplines, des styles, des intérêts, pour aboutir à un ensemble cohérent.

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Message par Arnold » 08 déc. 2004, 19:15

Mais dites-moi (c'est dans le fil) quel est votre avis sur la "danse des sept voiles" de Salomé ? Pensez-vous qu'il faille doubler la soprano ou la laisser s'exprimer avec son corps ?
Pour ma part, je n'ai vu que deux exemples sur scène : Maria Ewing à Covent Garden (qui a fini totalement nue) et Eliane Coelho a Bastille. Dans les deux cas, c'était très convaincant.
Clin d'oeil : je paierais très cher pour Caballé nimbée d'organza de soie vaporeux. Chorégraphie de... allez, Karine Saporta !

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Message par Kat » 08 déc. 2004, 19:33

Pour Salomé, Mattila a époustouflé tout le monde dans la danse des 7 voiles, mais pas vraiment pour ses qualités de danseuse :wink: ...
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Message par bajazet » 08 déc. 2004, 19:39

Je garde un souvenir fasciné de la danse par Edda Moser (mise en scène étonnante de Lavelli, Palais Garnier en 87 je crois). Le piège du numéro de strip-tease était évité, il n'y avait pas d'effeuillage, mais bien une sorte de duo avec Hérode. Moser était d'une intensité fabuleuse (vocalement, c'était plus problématique, trop en force). Il faut dire que, pendant son adolescence à Weimar, elle avait appris la danse avec Mary Wigman ?

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Message par bajazet » 08 déc. 2004, 19:43

Arnold a écrit :Clin d'oeil : je paierais très cher pour Caballé nimbée d'organza de soie vaporeux. Chorégraphie de... allez, Karine Saporta !
J'avais vu un bout de Salomé hilarant avec Caballé (TV espagnole, je crois) : pour la danse, elle était posée sur une sorte de grosse boîte de camembert qui tournait sur elle-même. Caballé ne bougeait pas, elle, mais de temps en temps, elle levait les bras, et ses voiles avec, avec un ?il de biche qui se voulait coquin : à se pisser de rire !

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Message par tuano » 08 déc. 2004, 23:11

Il ne faut surtout pas faire appel à une danseuse pour doubler la soprano.

Toute soprano qui signe pour le rôle devrait être prête à danser et terminer en nu intégral. Cela fait partie du rôle.

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Message par bajazet » 08 déc. 2004, 23:15

tuano a écrit :Il ne faut surtout pas faire appel à une danseuse pour doubler la soprano.

Toute soprano qui signe pour le rôle devrait être prête à danser et terminer en nu intégral. Cela fait partie du rôle.
OK, mais alors pareil pour Jokanaan, parité oblige !

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