Entretien avec Antoinette Dennefeld

 

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Née à Strasbourg, formée au Conservatoire de Lausanne, Antoinette Dennefeld remporte le premier prix du concours de chant de Marmande en 2011 et commence une belle carrière sur les scènes françaises et européennes. Nous l'avons rencontrée pendant les représentations du Comte Ory à Lyon où son interprétation du page Isolier a été saluée par l'ensemble de la critique.

 

Comment êtes vous devenue chanteuse lyrique ? Un peu par hasard, par vocation… ?
J'ai commencé la danse très jeune, ce qui ma permis de découvrir le monde du spectacle et de faire mes premiers pas sur scène très tôt. Dans l’école où je faisais de la danse, à Strasbourg, on montait des spectacles tous les ans et très vite je me suis retrouvée sur scène avec un vrai goût pour ça. C'était de la danse contemporaine et on était, en tant qu'élèves, très impliqués dans la création chorégraphique et la construction du spectacle, il y avait un vrai travail d’improvisation. Ces aspects me plaisaient beaucoup. J’ai aussi étudié le piano et j’ai mené la danse et le piano en parallèle, la musique faisait partie de la famille. Mon père est musicien, il avait une école de musique avec un chœur dans lequel chantait ma mère. Vers l'age de treize ans j'ai commencé à l’accompagner aux répétitions et à chanter avec elle. La première œuvre que j'ai faite en concert était le Stabat mater de Rossini avec des solistes italiens. J'ai été très impressionnée par leurs voix, par ce qu'ils arrivaient à faire. Cela a été mon premier coup de foudre pour le chant lyrique et petit à petit, en m'intéressant à l'opéra, je me suis aperçue que c'était une discipline qui permettait d’être sur scène avec ce côté théâtral qui me plaisait beaucoup. La musique, la voix, la scène…il y avait tout ce qui m’intéressait depuis que j’étais toute petite. Mais c'est venu petit a petit, il n’y a pas eu un évènement marquant qui a tout déclenché.

Chez vous, est-ce que l’on écoutait de l'opéra?
On allait écouter des concerts, essentiellement ceux de mon père mais surtout on faisait de la musique. On est allé quelques fois à l'Opéra. Ma mère était très mélomane, elle en écoutait à la maison mais ce n’est pas un domaine qui m'était familier.

Il n’y a pas eu une représentation où vous vous êtes dit « c’est ce que je veux faire » ?
Non, je me souviens d'une Flûte enchantée que j’ai vue toute petite et d’avoir essayé de chanter l’air de la Reine de la nuit dans la voiture en revenant, mais j'ai été plus marquée par le fait de faire, par mes propres expériences sur scène, mes premiers cours de chant, cette sensation de chanter dans le chœur, cette jouissance du son, d'être dans le son.

Vous avez préféré partir en Suisse pour vos études de chant. Pourquoi ce choix ?
Je ne trouvais pas à Strasbourg ce que je cherchais. Et je me suis dit que quitte à partir pour étudier, pourquoi pas à l’étranger.

 

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Faire un Conservatoire en France ne vous intéressait pas?
Malheureusement la réputation des Conservatoires français à cette époque n'était pas très bonne. En Suisse on était en train de mettre en place un système où les études musicales étaient reconnues au niveau universitaire. Je trouvais intéressant de travailler pour avoir un diplôme qui ait une valeur, ce qui n'était pas encore le cas en France, ce qui l'est actuellement mais malheureusement seulement dans les deux Conservatoires supérieurs.
Je m'étais intéressée à la Suisse et à l'Allemagne. J’avais prévu de passer plusieurs concours. Lausanne était le premier et j'ai eu un véritable coup de foudre pour la ville: c’était au mois de mai, il faisait beau, les montagnes étaient encore enneigées, c’était magnifique. J’ai eu la chance d'être prise au Conservatoire dans la classe de Brigitte Balleys et j'ai décidé de rester à Lausanne sans passer d'autres concours.

Combien de temps a duré la scolarité ?
L’enseignement est organisé comme pour des études universitaires supérieures, trois ans pour faire ce qu'ils appellent un bachelor et qui correspond à la licence puis deux ans de plus pour accéder à un master. Ce qui m'a aussi attirée dans ce Conservatoire de Lausanne c'est la possibilité d'avoir une formation pas seulement théorique avec des heures et des heures de solfège et d'histoire de la musique qui bien sûr font partie du cursus, mais aussi qu’un accent soit mis sur les aspects concrets du métier, savoir ce que c'est que d'être sur scène, de chanter sur scène, d'interpréter un personnage avec six heures par semaine de travail spécifique, d'apprendre à appréhender un espace scénique, de s'adapter a une mise en scène, de construire quelque chose avec ses partenaires.

C’est donc une école qui forme au métier de chanteur lyrique…
Oui. La formation de base, le bachelor, est relativement générale. C'est là qu'on fait l'apprentissage théorique, plus musicologique, plus analytique. Et lors du master on peut se spécialiser soit dans l'enseignement soit dans l'interprétation, avec une vraie distinction entre les deux. J'ai choisi l'interprétation parce que c'est ce qui m'intéressait. L'autre chance que j'ai eue est que le directeur de l'Opéra de Lausanne, Eric Vigié, est très attentif et intéressé par les jeunes qui sont à Lausanne et dans les Conservatoires de Suisse Romande et j'ai commencé à chanter dans les chœurs de l'Opéra pendant mes trois premières années d'études. Rapidement il m'a proposé de passer une audition et dès ma première année de master j'ai pu chanter des petits rôles dans de vraies productions professionnelles ce qui m’a permis d’apprendre le métier.

Quand avez-vous terminé ce cursus et qu’avez-vous fait après ?
J’ai terminé en 2011. Ma collaboration avec l'Opéra de Lausanne a continué. J'ai passé le Concours de chant de Marmande en août 2011 juste après mon diplôme. J’ai eu le Grand Prix et quelques mois plus tard je me suis présentée au concours de chant de Genève ou j’ai reçu le troisième prix et le prix du public.

Pourquoi passer des concours ? Est ce un passage obligé ?
Je ne crois pas que ce soit un passage obligé mais c'est intéressant pour connaître le niveau des chanteurs de son âge, de voir comment ils chantent, d'où ils viennent, quel est leur parcours...Pour moi c'est un moyen de se montrer, même si j'ai eu la chance de faire mes débuts a l'Opéra de Lausanne. Je pense que pour un jeune chanteur le plus difficile est de faire le premier pas sur scène, de trouver quelqu'un qui est prêt à lui faire confiance. Il y a peu de directeurs qui acceptent d’engager quelqu'un qui n'a rien fait, vierge de toute expérience professionnelle. Faire un concours est un bon moyen. Le stress est élevé et ce n’est pas évident d'arriver sur scène et de montrer ce qu'on est capable de faire avec un air de trois minutes. C’est ce qui se passe aussi quand on fait une audition mais les concours sont encore plus stressants.

Comment choisit-on un air de concours ? A Genève vous aviez mis la barre assez haut...
Oui, l'air final d’Angelina Nacqui all’affanno de La Cenerentola de Rossini n'est pas particulièrement facile (rires). Il faut choisir un air qui nous va bien, qui permet de montrer son potentiel. Il y a des airs de concours et des airs qui ne sont pas adaptés aux concours. Il faut aussi gagner un peu le public avec des airs très enlevés qui accrochent. J'en ai beaucoup discuté avec Gary Magby qui était mon professeur pendant mon master. A Genève il fallait chanter en finale une mélodie et un air mais les deux tours précédents étaient très difficiles avec un programme très varié d’une demi-heure.

Quel bilan faites vous de votre formation à Lausanne ? Peut-on la comparer à celle d’un Conservatoire français ?
Je connais mal les Conservatoires français, je les connais à travers ce que des collègues m’en ont dit. Je crois qu'a l'époque où j'étais à Lausanne (mais les choses je crois sont en train de changer) nos enseignants faisaient tout pour nous mettre sur scène et quand j'ai pu faire des productions à l'Opéra de Lausanne tout en étant au Conservatoire, c'est que l’on acceptait que je sois absente, que je n'assiste pas a certains cours parce qu'on se rendait compte de l'importance que cela avait pour moi. Avec la réforme européenne pour uniformiser les parcours universitaires, il a fallu s'adapter aux directives de la réglementation de Bologne (qui régit ces parcours universitaires ndlr) et introduire un peu de rigidité. C'est très dommage.
Les Conservatoires français ont tendance à former beaucoup de théoriciens : on est très calés en solfège, en histoire de la musique, on est capables de lire les partitions très facilement à vue mais on ne sait pas ce que c’est d'être sur scène parce que on ne l'a jamais fait. A Lausanne c’est comme s’il y avait un Atelier Lyrique au sein du Conservatoire. On commence ce travail dès la première année. On monte des pièces de théâtre où le chant est loin, juste pour la scène et l’interprétation d’un personnage. C’est ce qui m’a le plus apporté.

 

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Comment définiriez vous votre voix ?
C'est un peu difficile. J'essaie de ne pas me mettre dans une boite (rires). Disons que je me considère comme mezzo-soprano parce qu'il y a aussi soprano dans cette appellation. C'est le cas de beaucoup de chanteuses de ma tessiture. On est un peu entre les deux.

Vous avez toujours chanté dans cette tessiture ? Votre positionnement a t-il toujours été clair ?
Non, ça n'a jamais été clair et ça ne l'est toujours pas d'ailleurs (rires). Quand j'ai commencé à prendre des cours de chant, avant d'arriver à Lausanne et même encore à Lausanne, j'ai rencontré des professeurs et la question de savoir si je suis mezzo ou soprano s'est toujours posée parce que j'ai un ambitus très grand. Aujourd'hui encore on me dit " tu es sure de ne pas être soprano...?" Je chante des rôles de mezzo aigus et des rôles de soprano un peu plus graves qui demandent un timbre un peu plus corsé.

Votre timbre effectivement est assez clair...
Pour une mezzo oui, mais assez sombre pour une soprano. Pour l'instant je travaille comme mezzo. J'essaie de chanter des rôles qui me vont et puis je verrai comment la voix évolue....

Vous avez suivi des master classes, en particulier avec Christa Ludwig…
J’ai fait deux master classes avec elle, une au Conservatoire de Lausanne où elle avait été invitée. On a travaillé sur des mélodies de Mahler et je garde le souvenir d’une très belle rencontre humaine et musicale. Je suis retournée la voir lors des master classes qu’elle organise à Bad Häring au Tyrol. C’était très intéressant aussi même si là il y avait un côté un peu plus « show ». C’est toujours intéressant de l’entendre parler de son expérience. Elle est très vive, très exigeante.

Vous êtes en ce moment Isolier du Comte Ory. C'est un rôle de travesti où vous manifestez une grande disposition à jouer la comédie. D'ailleurs les critiques sont souvent élogieuses quant à vos qualités théâtrales. Est-ce inné ou le résultat d'un travail particulier ?
C'est une passion que je cultive depuis que je suis toute petite. Par la suite je l'ai travaillée et en particulier au Conservatoire de Lausanne où j'ai pu mettre à profit cette sensibilité que j'ai à la base. On m’a donné des outils pour être vraiment artisan de ce métier. L’aspect théâtral m'intéresse énormément.

Comment s'est passé le travail avec Laurent Pelly ?
J'ai été ravie de travailler avec Laurent Pelly. Quand l'Opéra de Lyon m'a proposé Isolier, j'ai accepté tout de suite, d'abord parce que j'adore son travail. Je suis ses productions depuis longtemps et j'avais hâte de voir ce que je pouvais faire avec lui, voir ce qu'on pouvait faire de ce rôle. Ce n'est pas un personnage loufoque. Il fallait lui trouver un côté charmant et attachant.

Avez vous contribué à construire le personnage ? Laurent Pelly était-il à l'écoute ?
Il est très à l'écoute tout en étant très exigeant. Il a des idées assez précises au départ mais toute proposition est la bienvenue et quand on en fait une il dit tout de suite « on garde » ou « on ne garde pas » ou bien « on garde mais en la faisant de telle façon ». Il est très ouvert et c’est très facile de travailler avec lui. Il est impliqué à 100%. J'espère que l'occasion de travailler avec lui se représentera.

La scène finale est particulière. Vous vous retrouvez à trois dans un lit. Il n’y a rien de choquant dans ce que l’on voit mais êtes vous prête a tout accepter d’un metteur en scène ? Vous mettez vous des limites ?
Non, je ne suis pas prête à tout accepter. D'une façon générale, sans parler des aspects de nudité ou d’être dans un rapport très intime avec ses partenaires, quand on nous demande de faire quelque chose sur scène, il faut qu'il y ait un sens, une logique. Ce que l’on nous demande de faire sur scène n'a pas toujours un sens. Ce n'est pas facile de faire valoir son avis à certains metteurs en scène. On peut vite tomber dans la facilite, dans un érotisme trop marqué, voire dans l’obscénité. Il faut que ça reste beau. Mais pour le moment tout s'est très bien passé.

Vous jouez donc un rôle de travesti. Avec votre tessiture c’est une situation qui peut vous arriver souvent....Vous y prenez un plaisir particulier ?
Je m'amuse énormément (rires). C'est tellement éloigné de moi que c'est ce qui m’intéresse. C'est passionnant d'aller chercher quelqu'un que je ne serai jamais, d'en jouer et d’arriver à trouver comment faire croire au public que je suis un garçon, de trouver la gestuelle, la façon de marcher.....

Isolier est un page amoureux d'une comtesse. Comme Cherubino…
Bien sûr c'est un rôle auquel je pense. C'est un personnage très attachant. Chez Mozart il y a beaucoup de rôles qui conviennent à ma voix et à une vocalité un peu entre deux tessitures.

Précisément quel est le répertoire avec lequel vous vous sentez le plus à l'aise ?
Vocalement Mozart est pour le moment ce qui est le plus adapté à ma voix. Rossini aussi. Rossini est exigeant mais pas de la même façon et me demande un peu plus d'efforts et de travail. J'aime beaucoup Rossini et ce côté "champagne", cette vocalité si pétillante avec ses coloratures…

Comment choisissez vous vos rôles actuellement ?
C'est bien sûr un peu difficile quand on démarre une carrière. Pour l'instant on les choisit un peu pour moi (rires). Je travaille avec une agence où il y a des gens qui connaissent bien les voix et qui font un travail d’accompagnement formidable. On parle beaucoup de répertoire, de choix, de construction de carrière. Je demande aussi beaucoup de conseils à mon professeur de chant. Après je dois m’adapter à ce qu'on me propose parce que je débute.

Vous arrive t-il d'avoir à dire non ?
C’est une situation qui commence à se présenter, mais rarement par ce qu'on me propose des choses qui ne conviennent pas à ma voix. C'est plutôt un problème d'agenda.

Vous développez aussi une activité de récitaliste. Vous vous êtes associée avec un jeune pianiste, Lucas Buclin, pour créer le duo Almage. Vous avez même enregistré un disque. Comment est née cette collaboration ?
Elle est née au conservatoire de Lausanne. Lucas était étudiant en classe de piano pour devenir pianiste soliste. Un jour que l'on se croisait dans un escalier je lui ai demandé s'il accepterait de m'accompagner pour une master class que donnait Dale Duesing. L'accompagnement de chanteurs n'était pas un domaine auquel il était habitué mais musicalement tout s’est très bien passé et on a tout de suite « accroché ». Ensuite pour la commémoration de la naissance du compositeur suisse François Olivier nous avons donné un concert organisé par la fondation que sa famille a crée pour soutenir son œuvre. C'est un compositeur qui a écrit beaucoup de musique pour piano et quelques mélodies. Le directeur du Conservatoire m'a demandé si je voulais bien créer ces œuvres qui n'avaient jamais été chantées, ce que j'ai accepté et Lucas a bien voulu m'accompagner. Nous avons travaillé ensemble de plus en plus souvent et nous nous sommes pris de passion pour le répertoire de la mélodie et du lied. Nous avons donné beaucoup de concerts en particulier pour le Cercle Romand Richard Wagner qui nous a accordé une bourse pour aller à Bayreuth en 2009. Les occasions se sont multipliées. Nous aimerions beaucoup continuer mais c'est difficile parce que Lucas a une activité de soliste et a développé des collaborations avec d’autres ensembles. Concilier nos agendas respectifs n'est pas facile.
Mais c'est surtout difficile de "vendre" un récital. Pourtant c'est un format qui a un potentiel immense de par son répertoire et qui possède une vraie théâtralité. On peut accrocher un public, lui raconter des histoires. J'aimerais beaucoup le faire.

Comment choisissez vous vos mélodies ?
C'est toujours un choix commun, d'après le texte et la musique. On travaille beaucoup en amont. Nous avons donné plusieurs récitals d’un programme composé de mélodies de Poulenc, Wolf, Britten, Strauss et Aboulker - nous l’avons même enregistré - et tous ces textes ont un rapport avec la féminité. On essaie de choisir des œuvres autour d'un thème pour raconter une histoire. On choisit ensemble après avoir lu beaucoup de textes et écouté beaucoup de musique. On cherche un coup de cœur littéraire et musical.

Vous souhaitez donc développer cette activité parallèlement à la scène...
Oui, j'aimerais beaucoup. Nous aimerions beaucoup...

Est-il facile dans un même récital de mélanger des textes chantés en Français et en Allemand ?
C'est vrai que les langues n’ont pas les mêmes musicalités. Poulenc n'a rien à voir avec Strauss ! Je ne trouve pas ce mélange très difficile. Mais dans la constitution du récital il faut faire attention à ce que l'enchaînement ne soit pas trop brutal, ni pour moi, ni pour le pianiste, ni pour l'auditeur. Mais ce n'est pas tellement lié à la langue.

Y a t-il des artistes que vous admirez, pour leur voix, leur parcours, leur intelligence artistique…
Il y en a beaucoup ! Dans les mezzos je suis très admirative de Elina Garanča surtout pour ses qualités vocales et musicales. J'ai été touchée aussi par l'annonce du départ de Nathalie Dessay et je suis très admirative de la façon qu'elle a eue de le gérer. Il faut beaucoup de courage pour dire stop. J'ai été très fan de son implication scénique, elle a porté très haut la dimension théâtrale de notre métier et j'admire beaucoup l'énergie qu'elle avait sur scène. Parmi les plus anciens j'écoute beaucoup Christa Ludwig pour la vocalité, Janet Baker aussi.
J’aime beaucoup Joyce Di Donato et son approche du métier qui est d’une grande exigence mais aussi d’une grande simplicité. Elle n’est pas du tout diva. On le perçoit sur scène, elle est très généreuse, très impliquée dans son personnage, très respectueuse de la partition. Elle aide aussi beaucoup les jeunes chanteurs à travers son blog.

De quels engagements futurs peut-on parler ?
La saison prochaine je serai Oreste de La Belle Hélène à Avignon pour les fêtes de fin d’année, puis Annio de La Clémence de Titus à Montpellier en mars et Louise des Mousquetaires au couvent en juin à L'Opéra Comique dans la production de Jérôme Deschamps que j'avais déjà faite à Lausanne.

Quand on regarde votre parcours actuel, on a le sentiment qu'après les années d'apprentissage et de formation votre carrière est vraiment en train de démarrer...
Oui je le crois. Je suis dans des rôles plus importants, dans différents théâtres, il y a de plus en plus de gens qui me font confiance. Je suis très contente de chanter de plus en plus en France tout en continuant d’avoir des propositions à l’étranger. J'ai chanté en octobre Dorabella en Espagne, à Tenerife et en mai je vais chanter au Maggio Fiorentino Nicolette de L’Amour des trois oranges. Ce sera ma première scène italienne.

Si vous vous projetez dans les cinq ans qui viennent, qu'aimeriez vous y voir?
Il y a des rôles que j'aimerais beaucoup aborder mais qui ne sont possibles pour moi que dans quelques années. J'adorerais chanter Charlotte, un peu plus de répertoire allemand comme Octavian du Chevalier à la rose, le compositeur d'Ariane à Naxos. Le répertoire romantique est ce qui me convient le plus même si c'est encore trop tôt et que ma voix n'est pas suffisamment mure pour l'aborder avec sérénité. C'est un répertoire que je travaille, je m'y sens chez moi, il ne me demande aucun effort vocal. C'est une musicalité qui me touche profondément.

Et les rôles de mezzos rossiniennes ?
Rosine bien sûr. Pourquoi pas un jour Cenerentola…

Carmen… ?
La difficulté de Carmen n’est pas le côté vocal, c’est de porter le personnage. Évidemment j’en rêve, c’est un rôle que je place très haut mais que pour l’instant j’approche avec précaution.

Quand vous ne chantez pas, avez-vous quelques loisirs préférés ?
Je fais beaucoup de couture ; pendant mes années d’études je faisais mes robes de récital. J’adore lire, cuisiner, jardiner et j’espère avoir bientôt un potager…C’est très important de remplir sa vie avec de belles choses et entourée de belles personnes. C’est comme cela qu’on peut être un bel artiste…

 

 

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